Après 20 ans d'absence, une corrida sera organisée en juillet prochain dans les arènes de Pérols, près de Montpellier. Une annonce de la municipalité qui a rapidement fait polémique. La Société Protectrice des Animaux s’est dite indignée et annonce qu'elle portera plainte, dès la première maltraitance constatée.
Les taureaux de combat et la corrida avec mise à mort vont faire en 2023 leur retour à Pérols, une commune de la métropole de Montpellier. A l'affiche, une novillada avec picadors le 15 juillet prochain. C'est une corrida réservée aux toreros non confirmés combattant de jeunes taureaux.
Une décision de la mairie qui a fait réagir la SPA opposée à un spectacle qu'elle considère comme de la maltraitance animale et des sévices infligés aux taureaux.
Une plainte déposée dès la première maltraitance constatée
La SPA déplore ce retour de la corrida dans une ville où elle a disparu depuis plus de 20 ans.
La corrida est considérée comme une exception culturelle dans le droit français. Elle est interdite partout en France, à l’exception de quelques départements et à la condition expresse que cette activité n’ait jamais été interrompue.
L’intention de reprise après vingt ans d’interruption ne correspond pas au cadre fixé par l’article 521-1 du code pénal et place donc ce projet hors la loi.
Jacques-Charles Fombonne, président national de la SPA.
Dans le même temps, la SPA lance une nouvelle pétition pour interdire la corrida en France et une campagne de sensibilisation pour que le législateur supprime l’exception territoriale qui subsiste encore au nom de la tradition.
Une proposition de loi avortée fin 2022
La proposition de loi comportait un article unique qui prévoyait "l'abolition de la corrida sur tout le territoire français". "La torture et la mort d'un animal ne peuvent légalement constituer un divertissement digne de l'éthique contemporaine", font valoir les plus de 80 députés LFI et écologistes signataires.
Le texte prévoyait donc de mettre fin aux exceptions sur la maltraitance animale autorisées par l'article 521-1 du Code pénal. Mais il a finalement été retiré le 24 novembre 2022.
Pour les députés à l'initiative de la proposition de loi, l'exception au nom d'une "tradition locale ininterrompue" pour la corrida était "factice". Ils avaient alors rappelé l'origine espagnole de la tauromachie, qui n'est "arrivée en France qu'en 1853, pour faire plaisir à Eugénie de Montijo, l'épouse andalouse de Napoléon III".
De son côté, le Conseil d'Etat a abrogé en 2016 l'inscription de la corrida au patrimoine immatériel de la France, après cinq ans de bataille judiciaire.