Le tribunal administratif de Montpellier examinait ce vendredi 12 mai le recours de l’Alliance Anticorrida et de trois habitants de Pérols visant la délibération du conseil municipal autorisant la reprise des corridas, après 21 ans d’arrêt.
La corrida peut-elle faire son retour dans les arènes de Pérols au nom de la tradition ? C'est autour de cette question que se sont opposés les pro et les anti corrida qui s'affrontaient ce vendredi 12 mai devant les juges du tribunal administratif de Montpellier.
Recours d'habitants et d'associations
L'instance a examiné le recours de l’Alliance Anticorrida et de trois habitants de Pérols visant à attaquer la délibération du conseil municipal autorisant la reprise des corridas, après 21 ans d’arrêt. Les débats se sont principalement tenus autour de l'existence (ou pas) d'une tradition locale ininterrompue, pour autoriser l'organisation d'une corrida.
La jurisprudence tolère la tenue de corridas dans une zone géographique avec une tradition locale.
Me Gaëlle D'albenas,Avocat de la ville de Pérols.
Tradition de tauromachie ?
Toute la question a été de savoir si l'on était dans une zone géographique avec une tradition locale de corrida. Réponse : "oui" pour Me Gaëlle D'albenas, avocat de la commune de Pérols. "On ne peut donc pas interdire cette corrida organisée par le club taurin de la ville dans un bassin géographique, le Languedoc, où elle est considérée comme une tradition et où il y a une culture persistante de ces traditions", affirme l'avocat. Et ce d'autant plus qu'il y a encore des corridas à Lunel et Mauguio, des villes proches de Pérols.
La novillada, annoncée par la mairie est programmée pour la fin juillet.
Ou pas
" Non" répliquent les associations qui ont attaqué la délibération, "car Pérols est proche de Montpellier sans aucune tradition taurine allant dans ce sens. Le législateur a laissé le soin aux juges d’apprécier et de préciser les contours de cette notion très particulière. On ne peut plus aujourd’hui, compte tenu du brassage des populations, en faire une lecture élargie", répond l'Alliance Anticorrida.
Contrairement à l’Alliance Anticorrida, la municipalité de Pérols n’a versé au dossier aucune preuve ou témoignage d’habitants souhaitant renouer avec la corrida qui s’est éteinte dans l’indifférence générale.
Alliance Anticorrida
"Le Pérols de 2023 n’est plus le Pérols des années 2000.C’est l’une des 31 communes qui composent l’Agglo de Montpellier et aucune d’entre elles ne donne de corrida en spectacle", rétorque l'Alliance anticorrida.
"La tenue d’une corrida étant constitutive de sévices graves et d'actes de cruauté pour les animaux, la loi doit s’appliquer en l'espèce. Nous attendons donc du juge administratif qu’il interdise la novillada prévue le 15 juillet 2023 à Pérols" a déclaré Claire Starozinski, présidente de l’Alliance Anticorrida.
L'ordonnance sera rendue mardi 16 mai.
Un nouveau référé
La bataille juridique continue. L'Alliance Anticorrida a introduit un nouveau référé. L'assignation vise le club taurin Lou Razet de Pérols et la société Peliz, organisations chargés de la novillada. L’audience est fixée le 1er juin 2023, à 14 heures, devant le tribunal judiciaire de Montpellier.