Le conseil municipal de Pérols (Hérault) doit se prononcer ce soir sur le retour des corridas avec mise à mort l'été prochain dans la commune. Les opposants à la tauromachie appellent à un rassemblement à la même heure devant les arènes, alors que leur pétition en ligne pourrait bientôt atteindre les 50000 signatures.
Malgré la levée de boucliers, Pérols (Hérault) persiste : après avoir annoncé en février dernier le retour des corridas avec mise à mort pour l'été prochain, le maire (UDI) Jean-Pierre Rico a inscrit leur approbation à l'ordre du jour du conseil municipal de ce mardi 11 avril qui doit débuter à 19 heures. De leur côté, les opposants à la tauromachie annoncent un rassemblement à 18 heures sur le parking des arènes de la commune. Et ce, alors que la pétition mise en ligne par le collectif "Stoppons la corrida" frôle les 50000 signatures. Si elle les atteignait, cela en ferait l'une des plus paraphées du site internet "Mes opinions".
L'ordre du jour de ce soir prévoit la mise aux votes de l'approbation du règlement taurin municipal, de l'autorisation d’un spectacle taurin et de la création d'une commission taurine extra-municipale (CTEM). Sur les réseaux sociaux, la mobilisation s'organise donc pour tenter d'infléchir la décision des élus. Ainsi, le chroniqueur mondain montpelliérain Henry-Jean Servat, connu pour son engagement en faveur de la cause animale, soutient la manifestation :
Je suis actuellement loin du Languedoc mais j'apporte, en opposition au retour de l'infâme corrida à Pérols, mon plein soutien à la manifestation organisée ce mardi à 18h, sur le parking des arènes.
Compte Twitter d'Henry-Jean Servat
Appel au dialogue
Sur son fil Twitter, le journaliste et écrivain a aussi posté une lettre ouverte au maire de Pérols également publiée par nos confrères du Midi Libre, dans laquelle il propose à Jean-Pierre Rico un débat public au siège du quotidien régional : "Je vous attends donc, seul ou accompagné de qui vous le voulez. Si vous êtes plusieurs, si j’ose dire, je demanderai à Claire Starozinski présidente de l’Alliance anticorrida, d’être à mes côtés pour dialoguer avec vous".
Mais d'autres se font plus radicaux, à l'instar de la SPA (Société Protectrice des Animaux), qui a annoncé son intention de porter plainte dès la première maltraitance constatée. Cependant, la petite commune de 9500 habitants aux portes de Montpellier a la loi en sa faveur, car elle fait partie des villes dont la tradition taurine ne s'est jamais interrompue, malgré la disparition depuis 20 ans des spectacles avec mise à mort. Ses arènes sont agréées, elle possède une école de raseteurs pour la course camarguaise et un club taurin centenaire. Elle a donc le droit d'organiser des événements tauromachiques.
Le maire persiste
Et elle n'entend pas s'en priver, quitte à heurter une opinion publique française de plus en plus hostile à la mise à mort des taureaux et plus généralement sensible à la souffrance animale. Jean-Pierre Rico, le maire (UDI) de Pérols, l'a rappelé le 24 mars dernier à notre micro :
Evidemment c'est polémique, mais nos arènes ont 63 ans et nous avons une tradition taurine (certes, essentiellement camarguaise) ininterrompue. On a connu de très, très grands moments de tauromachie espagnole dans nos arènes et nous avons souhaité pouvoir renouer avec ce pan des traditions taurines.
Jean-Pierre Rico, maire de Pérols
Novillada le 15 juillet
La date du spectacle est connue : ce sera le 15 juillet prochain, une novillada (corrida réservée aux toreros non confirmés combattant de jeunes taureaux) pour laquelle ont été réservés des taureaux de Miura, le plus célèbre des élevages espagnols.