A quelques jours du vote sur la proposition de loi d'interdire la corrida, ils étaient nombreux dans les villes taurines de la région, à manifester leur soutien ou leur désapprobation. Nîmes a eu la particularité d’accueillir les partisans de la corrida le matin puis les défenseurs de la cause animale l’après-midi.
Les villes taurines ont été agitées ce samedi 19 novembre. Rassemblements pro-corridas et anti-corridas étaient organisés un peu partout à Pau, Nîmes, Perpignan, Béziers ou même Bayonne.
Si les défenseurs de la corrida et ses opposants se sont autant mobilisés, c'est à cause du projet de loi examiné en ce moment. Portée par le député Aymeric Caron, cette proposition de loi vise à interdire cette pratique. Le texte sera examiné jeudi 24 novembre à l'Assemblée nationale.
Nîmes, place forte de la tauromachie, fait partie des villes où des rassemblements des deux camps étaient organisés simultanément.
Pro-corrida le matin et anti-corrida l'après-midi
Durant la matinée, une petite cinquantaine d’élus, accompagnés d’environ 300 personnes venues en guise de soutien, est venue remettre un "vœu de soutien à la défense de la tauromachie" à la sous-préfète Chloé Demeulenaere.
Le maire LR de Nîmes, Jean-Paul Fournier a tenu à montrer le soutien de sa municipalité quant à la défense « de la culture de la corrida ». Ce vœu a été voté par une large majorité d’élus nîmois, dépassant alors certains clivages politiques. Seul Thierry Jacob, conseiller municipal RN, s'est abstenu.
On va leur montrer qu’on est contre ce projet de loi. La preuve, les Nîmois sont nombreux avec nous aujourd’hui. La corrida fait partie de notre culture. C’est important aussi pour les élevages. La corrida ce n’est pas la mort du taureau (…) Ces bêtes sont élevées pour le combat. Et puis économiquement ça fait vivre un tas de gens.
Jean Paul FournierMaire de Nîmes
"On n’a pas à recevoir des injonctions de gens de Paris"
Face à la proposition de loi d’abolition de la corrida, le monde taurin brandit l’argument de la culture locale. Christophe Dumond, président du club taurin Palmas y pitos et secrétaire de la Fédération des sociétés taurines de France, avance que « peut-importe ce que l’on pense de la corrida, c’est aussi la liberté culturelle qui est en jeu. Dans le sud où on aime ça. On n’a pas à recevoir des injonctions de gens de Paris qui ne comprennent pas et qui sont fermés à nos arguments. On veut qu’on nous foute la paix ».
Ces aficionados bénéficient aussi du soutien de 1 400 personnalités publiques, comme Renaud Ripart, Agnès Jaoui ou encore Jean Benguigui qui ont signé un appel pour dire non à la proposition de loi.
"Je ne comprends pas qu'on s'amuse encore à tuer un animal pour le plaisir"
Les arguments défendus durant la matinée ont été inaudibles pour les manifestants de l’après-midi, venus défendre la proposition de loi en cours sur la corrida. « Toute la France est contre ça. Aujourd’hui il y a 45 communes qui se rassemblent en soutien à la proposition de loi. Demain il y en aura d’autres. Il y a aussi des rassemblements à Dieppe, Clermont-Ferrand, Lille… donc pas seulement dans des villes taurines » explique Didier Bonnet, président du Comité radicalement anti-corrida (CRAC) Europe
Cette loi est un espoir pour nous, c’est la 12ème proposition de loi que je vois passer mais c’est la 1ère qui va aussi loin. Je ne comprends pas qu’au 21ème siècle on s’amuse encore à torturer un animal pour le plaisir de quelques individus, ca ne sert à rien.
Didier Bonnet, président du Comité radicalement anti-corrida (CRAC) Europe
La première étape de l’examen parlementaire de cette loi visant à abolir la corrida a connu un premier échec mercredi 16 novembre. Le texte a été majoritairement rejeté par les membres de la commission des lois Pourtant, un récent sondage IFOP montre que 70% des Français seraient favorables à l’interdiction de la corrida.