L’Assemblée nationale a prévu d’examiner, jeudi 24 novembre, la proposition de loi du député de Paris Aymeric Caron qui vise à abolir la corrida, une tradition très ancrée en Occitanie. Favorable à cette interdiction, la SPA lance une campagne de sensibilisation en détournant les affiches traditionnelles.
"Et si c’était un chien, accepteriez-vous qu’il soit tué ‘au nom de la tradition’ ?" La SPA, Société protectrice des animaux, détourne une affiche traditionnelle de corrida et met en scène un torero s’apprêtant à porter l’estocade, non pas à un taureau mais à un chien, ou dans une seconde version, à un chat, au centre d’une arène.
Faut-il abolir la corrida ?
La proposition de loi du député Aymeric Caron pour interdire la corrida figure au menu de la "niche" parlementaire LFI du jeudi 24 novembre 2022, journée réservée aux Insoumis pour présenter des textes à l'Assemblée. Le parlementaire voudrait modifier le Code pénal qui punit déjà la maltraitance animale, mais dont les dispositions de l'article 521-1 "ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée" ou "aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie".
La corrida est une pratique très enracinée dans le sud de la France, notamment dans des villes comme Nîmes. Si une grande majorité des Français sont pour son interdiction pure et simple selon un sondage, dans les villes taurines, seuls 32% y sont favorables, selon un sondage Ifop / Sud Radio de février 2022. A quelques jours de l'examen à l'Assemblée de la proposition de loi Caron, France 3 Occitanie alimente le débat dans l'émission Dimanche en Politique diffusé le 13 novembre à 11h30.
"Cruelle et barbare"
"Tous les ans, des centaines de taureaux sont torturés et tués au nom de la tradition, peut-on également lire sur les affiches de la SPA, en prévision des débats parlementaires. Heureusement, une proposition de loi sera débattue le 24 novembre 2022 pour abolir définitivement les corridas en France. Ensemble, mobilisons-nous pour que les députés interdisent cette ‘tradition’ cruelle et barbare."
"Les taureaux sont eux aussi des êtres vivants doués de sensibilité et doivent à ce titre être protégés contre toute forme de maltraitance", explique l'association qui veut "un monde où torturer un être doué de sensibilité, pour le plaisir, au titre d’une tradition est interdit partout, sans exception."
En 2019, la SPA assignait devant les tribunaux correctionnels les cinq principales villes taurines, les organisateurs de corridas et les toréros, peut-on lire dans le communiqué. La SPA a perdu ces instances et attend une décision de la Cour de cassation. Mais l’association parle d'une avancée "sans précédent", les tribunaux saisis ayant reconnu le caractère "indéniable des souffrances et des sévices infligés aux taureaux pendant la corrida".