Problème de recrutement, trop gros effectifs dans les classes et salaires pas assez attractifs : en Occitanie, le constat est le même qu'à l'échelle nationale. Les problèmes majeurs liés à l'éducation ne sont toujours pas résolus pour cette rentrée, constatent les syndicats.
La cloche a sonné pour les enseignants : c'est l'heure de la rentrée. Au programme : organisation de l'accueil des élèves la semaine prochaine.
Sur X (ex-Twitter), l'académie de Montpellier a d'ailleurs souhaité une bonne rentrée à tous les professionnels.
Pourtant, si tout semble bien se passer lors de cette prérentrée, sur le terrain le bilan n'est pas si positif selon les syndicats. Les semaines à venir devraient mettre en lumière les problèmes et tensions de fond qui n'ont pas encore été réglés.
Une fois la machine lancée, on pourra prendre la mesure de ce qui se passe.
Nicolas Ribo - secrétaire CGT éducation Pyrénées-Orientales
Même refrain
Comme dans tous les établissements, les professeurs reçoivent lors de la rentrée, toutes les informations du ministère de l'éducation nationale.
Une grande place est faite notamment sur le remplacement des enseignants et l'importance de la laïcité mais c'est "un écran de fumée pour ne pas évoquer d'autres sujets", dénonce Nicolas Ribo, professeur à Perpignan et secrétaire à la CGT éducation des Pyrénées-Orientales.
Sur le terrain, "on constate que ce sont toujours les mêmes problématiques qui ne sont pas résolues", regrette le syndicaliste.
"C'est une rentrée comme les autres : la légère revalorisation des salaires n'attire pas, les effectifs dans les classes ne changent pas, il y a très peu de marqueurs qui évoluent dans cette rentrée scolaire", explique-t-il.
Recrutement, effectifs et salaires
Si les problématiques ne sont pas toutes les mêmes entre le premier et le second degré, les failles de fond sont semblables et forment en trio selon le syndicat, à savoir :
- les difficultés de recrutement.
- le sureffectif dans les classes.
- la non-attractivité des salaires, malgré leur récente revalorisation.
Depuis deux ans dans l'académie de Montpellier, le premier degré devient lui aussi touché par la crise des vocations. "On n'avait jamais vu ça dans l'académie de Montpellier", s'exclame Nicolas Ribo en évoquant la nécessité du rectorat de recruter des contractuels pour pallier le manque d'instituteurs.
Mais cette solution n'est pas pérenne, "ces remplacements de courte durée ne vont pas changer les choses".
Postes non pourvus
Des postes ne seraient pas pourvus, notamment dans les lycées professionnels. Selon le syndicat, "plus de 2 000 postes ne seraient pas attribués". Mais pour appréhender la situation, il faudra attendre les premiers retours de cette rentrée, qui ne devraient pas tarder à arriver.
Ensuite, "les directeurs devront trouver des contractuels grâce au bouche à oreille, à Pôle emploi, voire aux annonces sur le bon coin".
Effectifs
"Le problème global dans l'Éducation Nationale c'est la question des effectifs, dans des classes à 35 élèves en lycée, ceux en difficulté ne risquent pas de réussir" dénonce le syndicaliste.
En primaire aussi, à Montpellier, une institutrice déplore "depuis 30 ans, on nous promet 24 élèves par classe et on en a 26 comme chaque année".
Salaires
Et le nerf de la guerre, au-delà des conditions de travail, c'est aussi la question salariale. "Aujourd'hui à 2 000 euros avec un bac + 5, certains se demandent s'ils vont venir, beaucoup vont s'orienter vers d'autres métiers" alerte Nicolas Ribo.