Pour la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, l'association "L'invisible visible" a mis en place différents ateliers d'immersion pour se mettre dans la peau des personnes atteintes de ce handicap. Une expérience et un événement à vivre par des enfants et des adultes dans des lieux grands publics de Montpellier pour mieux faire comprendre les troubles sensoriels.
L'expérience est unique. Vivre quelques minutes comme une personne atteinte de troubles du spectre de l'autisme. Ressentir son espace, évoluer, entendre et voir comme un neuroatypique.
Le but est de perturber les sens pour mieux comprendre les personnes atteintes d’autisme.
Comme sur une autre planète
Vue, odorat, goût, ouïe, équilibre, dans ce cinéma de Montpellier, on cherche à troubler le cerveau des participants à l'expérience.
Après un jeu avec des planches tactiles, une fillette de 8 ans explique : "Cela m'a un peu déstabilisé car j'ai pas l'habitude". Son jeune voisin assure "Ca m'a aidé à trouver comment sont les autistes. Ca m'a mis dans leur peau".
En France, 1 personne sur 100 a un trouble du spectre autistique. Et environ 8.000 bébés naissent chaque année avec un TSA. C’est le cas du fils de Cathy.
Depuis un an, elle n’a de cesse de tenter de briser l’image caricaturale qui émane de ce trouble souvent pris pour une maladie.
Pour les gens, l'autisme, soit c'est le syndrome du savant, soit l'autre extrême, comme la déficience mentale. Il y a ces particularités effectivement mais il y a surtout des personnes comme vous et moi, ni très intelligentes, ni bêtes.
Cathy Cassisa, présidente de l'association "L'Invisible visible".
Casser les clichés et les caricatures
Des ateliers dans différents lieux grands publics de Montpellier qui ont duré toute la journée. Pour les adultes, l’expérience est plus intense. Une jeune femme casque assourdissant sur les oreilles, masque déformant sur les yeux et les pieds sur une planche instable n'en revient pas.
"Je me rends compte que tout est très compliqué. Il faut parler tout doucement pour comprendre, à une certaine cadence, se focaliser sur l'interlocuteur. C'est super dur et déroutant" avoue le cobaye.
Quelqu'un qui a un trouble de l'autisme, va traiter les informations soit de manière exagérée, soit au contraire très atténuée. Il y a des hypersensibilités au bruit, la personne doit se boucher les oreilles ou mettre un casque anti-bruit ou à l'opposé elle recherche le bruit pour être stimulée, c'est alors une recherche active pour être rassurée.
Elora Danjean, doctorante en linguistique et spécialiste de l'autisme.
L’association "L’invisible visible" ne compte pas en rester là. Elle souhaite renforcer l’immersion grâce à la réalité virtuelle pour continuer à briser les stéréotypes qui colle à l’autisme.
Ecrit avec Elise Regaud.