Macondo est un tiers-lieu écologiste installé en pleine garrigue, à Montarnaud, près de Montpellier. Le maire de la commune demande le départ des militants écologistes qui y travaillent, pour des raisons liées au risque d'incendie... Sur place, c'est l'incompréhension.
Mardi 2 mai 2023, la municipalité de Montarnaud, près de Montpellier, demande le départ de "Macondo". Ce tiers-lieu regroupe des sociétés coopératives et des associations qui travaillent sur des projets environnementaux.
A l'heure où l'intensité de la sécheresse redouble, le maire souhaite vider ce lieu, craignant que les activités favorisent des potentiels départs de feu. Mais les associations sont plutôt à la recherche de solutions.
"On pourrait avec l'aide du SDIS, lutter contre l'incendie"
A Macondo, les murs sont végétalisés et les toilettes sèches. Notamment parce que l'éco-site, situé en pleine garrigue, n'est pas raccordé au réseau d'eau potable. Une décision inadmissible selon les responsables du lieu qui affirment avoir proposé des solutions.
Il existe de multiples forages : on pourrait en utiliser un. A côté de ce forage, on pourrait avec l'aide du SDIS configurer des bâches à eau, des réserves d'eau et mettre en place des procédures de lutte contre l'incendie.
Nathalie Boudé, coordinatrice projet Macondo
Litige du permis de construire
Un bail, signé entre Macondo et le syndicat d'aménagement du mas Dieu, autorise bien les activités liées à l'écologie. Pour Jean-Pierre Pugens, maire (Parti radical de gauche) de Montarnaud, le lieu a été transformé sans permis de construire.
Dès qu'on pose des briques, il faut un permis de construire car il faut être conforme au PLU qui dit que toute construction dans cette zone-là doit être raccordée au réseau d'eau potable. Comment voulez-vous que les services de la sécurité incendie donnent leur accord sachant que ce lieu est frappé depuis l'été dernier par un risque exceptionnel de feu ?
Jean-Pierre Pugens, maire de Montarnaud
L'édile se dirige alors vers une procédure juridique pour expulser Macondo. Pour l'instant, ni sa commune, ni les villages voisins n'ont trouvé de site pour accueillir la structure, où vingt salariés œuvrent pour la transition écologique.
Ecrit avec Jean-Michel Escafre.