C'est une reconnaissance de l'expertise montpelliéraine : depuis le 5 janvier, Nacim Guellati, étudiant à l'Université de Montpellier, participe à une expédition scientifique en Antarctique avec Greenpeace afin de prouver que la zone est un refuge pour les espèces victimes du changement climatique.
Il s'appelle Nacim Guellati, il est étudiant en 3ème année de Biologie à l'Université de Montpellier et depuis le 5 janvier, il participe en Antarctique à l'une des plus grandes missions scientifiques jamais organisées par Greenpeace. Baptisée "Pole to Pole" ("d'un pôle à l'autre", en Français), l'expédition s'achèvera le 13 février 2020.
L'Antarctique comme si vous y étiez
Nacim Guellati a embarqué à bord de l'Arctic Sunrise, le bateau de l'ONG environnementale et grâce aux réseaux sociaux, il vous invite à le suivre au quotidien dans son aventure. Le 8 janvier, il a ainsi posté ce message depuis le passage de Drake, entre le cap Horn et les îles Shetland du Sud :
Reconnaissance de l'expertise montpelliéraine
La participation de l'étudiant de 22 ans, stagiaire au laboratoire de biologie marine MARBEC, est une première pour l'Université de Montpellier et sonne comme une vraie reconnaissance de son expertise en matière d'ADN environnemental, comme l'explique David Mouillot, son professeur :
Nous avons été choisis, identifiés et sélectionnés par Greenpeace pour nos compétences concernant l'ADN environnemental, c'est-à-dire notre capacité à filtrer et analyser ces petits morceaux d'ADN laissés par les organismes dans l'eau.
En 2020, l'UM part en Antarctique avec @greenpeacefrhttps://t.co/M5MA5Pyt6j pic.twitter.com/3LF6raMTjl
— Université de Montpellier (@umontpellier) December 19, 2019
Les pôles, refuges climatiques des espèces menacées ?
Car l'objectif de la mission est de prouver que les pôles, en particulier l'Antarctique, sont des refuges climatiques pour les espèces menacées par les changements environnementaux. Pour cela, il faut pouvoir détecter les traces de cette faune sur place. Ce sera le travail de Nacim Guellati, qui a déjà travaillé à l'été 2019 sur la dernière expédition du biologiste marin héraultais mondialement connu Laurent Ballesta :
Je vais utiliser les nouvelles pompes étanches qui ont servi l'été dernier lors de l'expédition "Gombessa V" en Méditerranée avec Laurent Ballesta. Après, c'est pas Marseille ou Monaco, le challenge est tout autre : on va être dans des types d'habitats et des conditions très variés, on va sûrement "se manger" 2 ou 3 petites tempêtes et l'eau est rarement au-dessus de - 2°C, en permanence !
Détecter les espèces qui ne devraient pas se trouver là
Il s'agira pour le jeune homme de détecter les traces de mammifères, poissons et oiseaux, trop petites pour pouvoir être observées à l'œil nu, surtout celles des espèces qui ne sont pas sensées se trouver là, notamment celles venues d'Amérique du Sud et qui trouveraient refuge en Antarctique à cause du changement climatique.
L'enjeu : obtenir la protection des pôles Nord et Sud
Pour Greenpeace, la mission a bien sûr aussi une dimension militante : démontrer que les pôles, par leur rôle unique de derniers refuges climatiques, méritent une protection internationale, à l'heure où les Etats membres de l'ONU négocient un traité sur la protection des océans.