La Ville de Paris part à la rescousse de Smovengo, le nouvel opérateur du Vélib' dans la capitale, et apporte "l'expertise de ses services"
pour résoudre les difficultés que rencontre le déploiement, très en retard, ont indiqué jeudi la Ville et le Syndicat Vélib' Autolib'.
"Opérationnellement, grâce à l'expertise de ses services, la Ville de Paris soutient le Syndicat pour contribuer à bien identifier les difficultés rencontrées par Smovengo et permettre leur résolution au plus vite", indique à l'AFP le syndicat d'élus.
Le syndicat, qui rappelle qu'il est bien à la manœuvre aux côtés de la Ville sur la gestion du service de vélo en libre-partage, ajoute que la Ville de Paris et lui-même sont "bien conscients des désagréments subis actuellement par les usagers Vélib'".
Il indique qu'un appel à candidature va être lancé "dans les jours à venir" dans le cadre de la mise en place d'un comité des usagers métropolitains "afin de faire remonter les attentes des usagers et ainsi améliorer le service".
Le nouveau Vélib' du consortium Smovengo, qui prend la suite du groupe JCDecaux, connaît en effet de larges ratés, avec un nombre de stations opérationnelles, un peu plus de 300 fin février, très éloigné de l'objectif initial de 600 stations au 1er janvier et de 1.400 fin mars, soit 20.000 Velib' dont 30% électriques.
Des pénalités à l'opérateur et des remboursements aux abonnés ont déjà été décidées.
Christophe Najdovski, adjoint EELV aux Transports de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, avait auparavant indiqué à l'AFP que la Ville reprenait "les choses en main avec un pilotage beaucoup plus étroitement assuré par la Ville, sur le territoire parisien, avec des équipes qui vont piloter l'installation des stations".
Redresser la barre : une urgence
Sur le site de L'Opinion, en détaillant cette reprise en mains, l'adjoint a précisé qu'il était "urgent de redresser la barre. Ce que nous voulons, c'est la réussite de Vélib'".
Selon M. Najdovski, des "ingénieurs, des techniciens de la Ville vont être mis sur le projet. On va donner la priorité au raccordement au réseau électrique des stations existantes", a-t-il indiqué.
Selon l'élu, les bugs informatiques dont se plaignent les clients viennent en effet des stations qui marchent sur batteries, un procédé mis en place pour pallier le retard des raccordements au réseau électrique, plus délicat que prévu, comme avait justifié Smovengo.
La "Ville de Paris a l'habitude de travailler" avec les divers prestataires chargés des travaux de voirie ou de raccordements, "on a les équipes, les techniciens, les ingénieurs qui savent mener ce genre d'opérations", a ajouté l'adjoint.
Dans un communiqué, le groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris s'est "inquiété de la mise à disposition de ces employés municipaux, durant leur temps de travail, dans le cadre d'un marché attribué au terme d'une procédure concurrentielle", s'interrogeant sur la "régularité d'une telle intervention".
En pointant un concessionnaire dont les "capacités techniques ont été manifestement surévaluées" et en enjoignant la mairie de "reconnaître sa responsabilité dans ce naufrage", le groupe "se demande à combien se monte la facture et qui va la payer".
Le groupe d'opposition PPCI (pro-Macron ex-LR) a relancé sa proposition de "réaliser un audit par l'Inspection des services de la Ville pour que chacun arrête de se renvoyer la patate chaude de ce fiasco".