Les élections législatives anticipées auront lieu les dimanches 30 juin et 7 juillet. Un calendrier très serré qui met les candidats sous tension, mais pas que. Dans les imprimeries, les professionnels s'inquiètent. Ils n'ont jamais eu de délais d'impression aussi courts.
Montpellier, 14 heures, ce jeudi, les premiers bulletins de candidature et les professions de foi pour les élections législatives sortent des machines. Fraîchement imprimés. Et justement, des candidats viennent vérifier que tout se passe bien.
"Au niveau du papier, du grammage, 80 grammes, tout est bon ?" s'inquiète le candidat RN qui vise un mandat dans le Gard.
"Oui, on vient de commencer l'impression à l'instant. L'autre machine va démarrer à 23h pour les professions de foi. Après, c'est pour lundi" se rassure Gérard Fabregat, responsable d'atelier chez JF Impression.
Les machines impriment 24h/24
Dans cette imprimerie, un seul parti a fourni les documents nécessaires pour l'instant, mais d'autres ne vont pas tarder, chacun étant pressé par le temps. Et pour y arriver, l'entreprise a dû anticiper une commande de 10 tonnes de papier.
On a trois millions d'impressions à faire et cela va arriver au fur et à mesure des heures. Date limite de remise des fichiers, ce vendredi 15h. C'est très court. Faut imprimer, couper, et mettre en carton manuellement. Mardi, toute la marchandise part à 8h du matin.
Gérard Fabregat, responsable d'atelier chez JF Impression Montpellier.
Pour les partis politiques qui tentent de présenter des candidats communs, la situation et les délais sont quasi intenables.
De mémoire d'imprimeur, on n'avait jamais vu ça.
"Laisser une semaine, pour toutes les listes de l'ensemble de la France, c'est absurde, ridicule. Ce n'est pas raisonnable" explique Christian Caizergue, gérant d'Info Print à Castelnau-le-Lez.
Dimanche 7 juillet, dans les starting-blocks !
Et les délais seront encore plus courts pour le second tour, le 7 juillet.
"Il va falloir que les candidats nous donnent tous les éléments dimanche soir, juste après l'élection, pour que l'on puisse commencer à imprimer dans la nuit et être dans les clous", souffle Gérard Fabregat. Un véritable défi.
Des délais si courts qu'ils pourraient altérer la sincérité du scrutin. C'est ce que pensent certains avocats et juristes, des recours devant le Conseil constitutionnel ont d'ailleurs été déposés en ce sens. Une démarche qui pourrait éventuellement retarder les élections.