Le centre équestre de Grammont, à Montpellier, fermé le 29 juin dernier sur ordre de la préfecture de l'Hérault, a rouvert ses portes mardi 1er août. L'entraineur bénévole, suspecté de violences sexuelles et sa compagne ont été exclus. Pour autant, la mairie de Montpellier reste méfiante et suspend tous les stages.
Fin juin, cette fermeture administrative immédiate avait été décrétée par la préfecture de l'Hérault à cause de la présence régulière sur les lieux d’un entraîneur bénévole, suspecté de violences sexuelles sur une mineure.
Des représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports avaient constaté que ce septuagénaire, sous le coup d'une interdiction "d’enseigner, d’animer, d’entraîner ou d’encadrer une activité physique ou sportive" depuis avril 2021, fréquentait régulièrement le centre équestre réputé de Montpellier.
Des faits que l'équipe qui gère le centre équestre ignorait, selon ses avocats.
La directrice licenciée pour faute grave
Selon Maître Alexandre Bellotti, l'avocat montpelliérain du club équestre, des mesures radicales ont été prises en juillet : "la directrice, compagne du bénévole suspecté de violences sexuelles, a été licenciée pour faute grave avec interdiction de revenir sur les lieux et le bureau de l'association a été renouvelé."
Suit à une discussion à l'amiable, la préfecture a levé son arrêté et le tribunal administratif l'a abrogé mercredi, ce qui a permis au centre équestre de rouvrir ses portes.
Alexandre Bellotti, avocat du centre équestre
En juillet, tous les stages d'été avaient été annulés. Seuls les propriétaires de chevaux et le personnel en charge du soin des chevaux avaient pu se rendre sur les lieux.
Mais depuis trois jours, avec l'annulation de l'arrêté préfectoral, les entraînements pour les compétitions ont pu reprendre.
La mairie de Monpellier annule tout
Pour autant, la mairie de Montpellier, propriétaire du site, n'est pas convaincue. La ville a pris acte de la décision de la préfecture de lever son interdiction, mais elle maintient sa décision de suspendre les stages équestres pour les scolaires pendant les petites vacances jusqu'à nouvel ordre.
"La nouvelle présidente et le trésorier font partie de l’ancienne équipe. On manque d’informations du côté des services de l'état et on ne comprend pas pourquoi le préfet a abrogé son arrêté. C'est fondé sur quoi ? " s'insurge Hervé Martin, adjoint aux services des sports de Montpellier.
Moi, j’applique le principe de précaution absolu. Je ne vais pas envoyer des enfants de la ville en stage dans ce centre équestre car il n'y a rien de neuf sous le soleil. Les réponses au niveau de la lutte contre les violences sexuelles dans ce sport ne sont pas satisfaisantes, tant au niveau de l’association que de l'État.
Hervé Martin, adjoint aux sports à Montpellier
Alexandre Bellotti affirme, de son côté, que l'association, qui doit renouveler tous les ans sa convention d’occupation du domaine public avec la ville, va tout faire pour regagner la confiance de la municipalité et que de nouvelles mesures de prévention pour garantir la sécurité des mineurs amenés à fréquenter le club équestre à la rentrée de septembre sont en cours d'élaboration.
Par ailleurs, une commission extra municipale a été créée cette année, à Montpellier sous l'égide de la mairie. Elle s’est réunie deux fois avec toutes sortes d'intervenants du monde sportif pour évoquer la féminisation du secteur.
Henri Martin compte désormais la saisir de ce sujet brûlant car il estime que "la réalité des processus de lutte contre les violences sexuelles sont extrêmement légères dans le sport".