Réaliser un tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale : c'est un projet ambitieux d'un Aveyronnais installé dans l'Hérault. Fabien Maury en rêvait depuis toujours. Dont acte : le 21 septembre, ce skipper du Larzac s'élancera de Carnon, près de Montpellier. Au menu, 200 jours de mer, sur les traces des navigateurs professionnels du Vendée Globe.
Le voilier de Fabien Maury est encore amarré au port de Carnon, près de Montpellier. Plus pour très longtemps, car Aquilou va bientôt partir pour une grande aventure avec son skipper.
Aquilou, qui signifie "Ah, enfin" en patois Occitan, est un monocoque conçu pour le voyage : "il est léger assez confortable, très maniable et assez rapide. Ça faisait partie des critères", explique son propriétaire.
La cinquantaine passée, Fabien s'est dit qu'il était temps de mettre les bouts. Il a décidé de faire le tour du monde en solitaire sans escale. Un immense pari pour celui qui a fait ses gammes de marin sur les lacs de l'Aveyron.
Cap sur les 40e rugissants
Le défi que veut relever le skipper du Larzac est énorme : 52 000 kilomètres par les 3 caps comme les pros du Vendée globe.
Si sur le plan d'eau face à Carnon, tout est calme en ce moment, Fabien sait qu'il en sera tout autrement dans les 40eme rugissants.
Ce qui va me faire tenir, c’est tous les gens à terre et l’idée de réussir. C’est fantastique ! Après on verra bien si je réussis, ça, c’est une autre histoire !
Fabien Maury, skipper
Fabien Maury a prévu d'embarquer un désalinisateur pour l'eau et plus de 250 kilos de vivre; de quoi tenir au moins 200 jours. À bord, il a également installé une antenne satellite.
Ce skipper amateur veut profiter de son tour du monde pour réaliser des expériences pour le compte de chercheurs et de laboratoires.
Il souhaite aussi aider les jeunes à faire de la voile : "je m’identifie à ces jeunes, parce que moi quand je suis arrivé dans la région, j’avais 20 ans, je passais sur les quais mais impossible de monter à bord d’un bateau. J'en rêvais, je bavais mais je n’ai jamais eu la possibilité d'embarquer, ne serait-ce qu'une demi-journée, et cela m’a toujours frustré", raconte le quinquagénaire.
Une frustration qui s'est transformée en volonté d'agir : d'abord avec ce tour du monde mais aussi en créant une association nommée "Mets les voiles" qui vise à faire découvrir la mer sur un voilier habitable à au moins 1000 adolescents.
Le départ d'Aquilou, pour un "Carnon Globe", est prévu pour ce samedi 21 septembre.
Écrit avec L.Beaumel.