En pisciculture, le stress provoqué par la hausse des températures de l'eau aurait tendance à masculiniser les espèces marines. C'est pourquoi des chercheurs de l'IFREMER de Palavas tentent de faire baisser le niveau d'anxiété des poissons pour produire davantage de femelles.
En aquaculture, le stress provoqué par la hausse des températures de l'eau aurait tendance à masculiniser les espèces marines. C'est pourquoi des chercheurs de l'IFREMER de Palavas-les-Flots (Hérault), près de Montpellier, viennent de lancer des expérimentations sur les poissons au stade de larves. Objectif : faire baisser leur niveau de stress pour produire davantage de femelles.
Trop de mâles dans les élevages
Benjamin Geffroy, chercheur en physiologie des reproductions des poissons à l'IFREMER, explique :
Le but, c'est d'essayer de maximiser la proportion de femelles pour les aquaculteurs, car jusqu'à présent, on est entre 90 et 95% de mâles dans les élevages.
Trop de cortisol, moins de femelles
Chaque semaine, Benjamin Geffroy prélève donc un échantillon dans des bacs remplis de bébés bars afin de mesurer le taux de cortisol. Car le niveau d'anxiété des poissons évolue en fonction de leur environnement. Le cortisol, c'est l'hormone du stress. Chez les poissons, elle aurait pour effet de produire davantage de mâles que de femelles.
Expériences en bassins différenciés
Les bébés poissons sont placés dans différentes situations pour atténuer leur stress : un premier échantillon est éclairé à la lumière bleue, le deuxième est enrichi en acides aminés précurseurs de l'hormone du bonheur, et le troisième bénéficie d'une population beaucoup moins importante. Dans 10 mois, les poissons seront de taille adulte et le chercheur de l'IFREMER saura s'il a atteint son but.
Enjeux commerciaux
Ensuite, les aquaculteurs devront trouver un équilibre entre augmenter la température des bassins pour augmenter leurs rendements et choisir d'avoir plus de femelles, beaucoup plus grosses que les mâles. Les enjeux commerciaux sont importants : la France est l'un des premiers éleveurs de juveniles de bars au monde. Voici le reportage d'Olivier Brachard et Juliette Mörch.