Les plages françaises manquent de surveillants. 1500 postes sont à pourvoir sur le littoral mais aussi dans les piscines municipales. Les jeunes se détournent petit à petit des formations de sauveteurs. Le Languedoc-Roussillon ne déroge pas à la règle. Comme dans le secteur de Palavas-Villeneuve-lès-Maguelone.
Depuis plusieurs mois, la société nationale des sauveteurs en mer (SNSM) lance un SOS : il manque des moniteurs nageurs-sauveteurs dans les stations balnéaires. Pour le seul secteur Carnon-Palavas-Villeneuve, il en manque quatre.
La SNSM compte 9 000 bénévoles dans toute la France. Répartis sur 235 postes de secours sur l'ensemble des littoraux, ils sont chargés de surveiller les plages. Mais face à la baisse d'effectifs, l'association lance cette année une campagne de recrutement.
Des renforts bienvenus
De 11 heures à 18 heures 30, dans ce poste de secours de Palavas, ils sont trois, parfois deux, à assurer la surveillance des baigneurs. Aujourd'hui, c'est plutôt calme sur la plage des Albatros mais quand la mer s'agite, les secouristes doivent jongler avec les effectifs.
"Samedi dernier, on avait un mètre de houle donc baignade dangereuse voire interdite sur une partie de la zone, j'avais rappelé des sauveteurs en congés qui étaient disponibles pour renforcer l'effectif de chaque poste, les postes à deux passaient à trois et on a prolongé les heures de surveillance jusqu'à 20 heures" raconte Laurent Sagnimorte, chef de secteur SNSM Palavas-Villeneuve-lès-Maguelone.
Une aventure et des diplômes
Pour enfiler la casquette de la SNSM, plusieurs critères peuvent freiner les bénévoles. D'une part, la formation : l'enseignement dure une année et six diplômes sont requis à son issue. Les conditions d'exercice peuvent aussi remettre le projet en question.
Je pense aussi que c'est un manque d'envie. A la SNSM, on peut être envoyé partout en France : moi je viens de La Rochelle, je me retrouve à Palavas mais j'aurais très bien pu être dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Corse. C'est ça qui peut faire peur, partir loin de sa famille, un peu à l'aventure.
Agathe Didier, adjointe au chef de poste Albatros SNSM
Une aventure loin de sa famille mais qui présente un avantage : les sauveteurs sont logés gratuitement par les communes qui les emploient.
La formation adaptée
Cette année, face au manque drastique de bénévoles, la SNSM a décidé d'ouvrir plus largement son recrutement. Seuls deux diplômes sont requis pour rejoindre les rangs des sauveteurs : le brevet national de sécurité de sauvetage aquatique (BNNSA) et la qualification de Premiers secours en équipe (PSE1).
Ces recrues "express" seront ensuite intégrées si elles le souhaitent à la formation complète à la rentrée pour être pleinement opérationnelles pour la campagne de surveillance de l'été prochain.
2024, une saison scrutée avec appréhension. En effet, l'an prochain, de nombreux bénévoles vont être affectés à la sécurité des jeux olympiques. Autant de surveillants qui manqueront sur les plages françaises alors qu'en 2022, plus de 32 000 personnes ont été secourues par ces bénévoles.
Ecrit avec Daniel de Barros.