Le SRPJ de Montpellier vient de démanteler un réseau de prostitution en place dans la cité Astruc. La tête pensante était un détenu de la maison d'arrêt de Béziers. 5 jeunes victimes ont été identifiées, dont 2 mineures. Le proxénète, 2 rabatteuses et 3 complices présumés ont été interpellés.
Ils sont six : quatre hommes et deux femmes, déférés ce 19 septembre dans le cadre de l'enquête qui a conduit au démantèlement d'un réseau de prostitution qui agissait dans la Cité Astruc à Montpellier. Une information judiciaire a été ouverte et 5 jeunes femmes victimes, dont deux mineures, ont été identifiées. La tête pensante de ce réseau était, selon le SRPJ, un détenu de la maison d'arrêt de Béziers, au lourd passé judiciaire.
Un proxénète détenu ayant une forte emprise sur ses complices à l'extérieur
Cet homme de 36 ans opérait depuis sa cellule, avec l'aide de complices à l'extérieur, à commencer par deux femmes, interpellées des Pyrénées-Orientales et le Vaucluse, qui venaient le voir en prison et qui s'étaient éprises de lui (l'une d'elles est enceinte). Ces femmes sont suspectées d'avoir joué le rôle de rabatteuses pour identifier et récupérer des jeunes filles perdues ou en rupture familiale.
Des hommes de main très jeunes
Les victimes étaient ensuite, selon les enquêteurs, "encadrées" par 3 jeunes hommes de 16, 18 et 22 ans, originaires de la Cité Astruc, dont est aussi issu le supposé proxénète. Ces complices travaillaient semble-t-il pour lui par peur et par nécessité. Car le détenu est connu pour des faits d'extrême violence et des affaires de stupéfiants.
Ultra violence sur une victime
Ce réseau n'hésitait pas à recourir à la brutalité envers les prostituées. L'une d'elles a ainsi été séquestrée et passée à tabac plusieurs heures durant dans un appartement de la cité Astruc, les violences étant dictées par téléphone et administrées dans le même temps.
Faux papiers pour les mineures
Les complices assuraient la logistique, à savoir le transport, la "sécurité" sur les lieux de travail des filles, leur initiation le cas échéant, la récupération de l'argent et la fourniture de faux papiers pour les mineures au cas où elles seraient contrôlées. La prostitution avait lieu soit sur rendez-vous dans des hôtels ou appartements via des annonces sur des sites internet, soit sur la voie publique à Montpellier, Avignon et Aix-en-Provence.
Blanchiment d'argent via des cartes pré-payées
Les sommes, dont le montant total reste à déterminer, étaient ensuite blanchies via des cartes pré-payées vendues dans les bureaux de tabac et associées à une adresse mail ouvrant la voie à des versements sur un compte anonyme.
La prostitution dans les cités, phénomène nouveau
Ce proxénétisme de cité est un phénomène récent mais en pleine expansion en France, où les délinquants semblaient ces dernières années s'être désintéressés de cette activité, apanage de réseaux internationaux, comme l'explique Anthony de Freitas Meira, le directeur adjoint du SRPJ de Montpellier :
C'est surprenant, car la France a une législation dure et applique des peines très dissuasives en la matière. En plus, les clients vont facilement en Espagne où la loi est moins répressive. Néanmoins, la tendance est là.
Les victimes mineures seront soit remises à leurs parents, soient placées en foyer. Les majeures vont recevoir le soutien d'associations. Si elles contribuent à l'enquête, elles pourront bénéficier d'une aide sociale. Une enquête menée depuis le mois de février 2019 par un nouveau groupe spécialisé créé il y a un an au sein du SRPJ de Montpellier.