Les avocats du barreau de Béziers dans l'Hérault ont entamé lundi une grève illimitée des audiences, afin de protester contre les projets de réforme de la justice. Ils craignent pour l'avenir du tribunal de grande instance et son possible regroupement avec celui de Montpellier.
Grève illimitée des avocats de Béziers
Ce mouvement de grève a provoqué le report des affaires dans l'ensemble des juridictions de la deuxième ville de l'Hérault, lundi.
"La semaine dernière, le gouvernement a présenté sa vision de la justice du XXIe siècle dans un projet de loi édifiant où nous ne sommes plus égaux, où nous n'avons même plus le droit d'être défendus. Nous n'en voulons pas. C'est la raison pour laquelle je vous demande de renvoyer les audiences", a déclaré lundi après-midi le bâtonnier Eric Guilhabert.
"Nous accédons à votre demande de renvoi car vous êtes dans une démarche du justiciable et de la justice. Une démarche à laquelle j'adhère pleinement", lui a répondu Luc Barbier, le président du tribunal de Béziers.
Mercredi, journée "justice morte"
Le bâtonnier de Nîmes, Jean-Michel Divisia, a pour sa part appelé lundi dans un communiqué à participer mercredi à une journée "justice morte", sur l'initiative du Conseil national des barreaux (CNB).
"Il est indispensable de maintenir la mobilisation pour que nos instances représentatives puissent avoir communication des projets d'ordonnances et réaliser ainsi une véritable concertation", écrit-il, annonçant à Nîmes un report de toutes les audiences de mercredi, à l'exception du pénal d'urgence (hospitalisations d'office, étrangers et permanences garde à vue).
Le projet de loi de programmation pour la justice 2018-2022 doit être présenté en Conseil des ministres le 11 avril.
La réforme comprend cinq volets: sens et efficacité des peines, simplification de la procédure civile, simplification de la procédure pénale, transformation numérique et adaptation du réseau des juridictions.
Parmi les principales mesures annoncées, l'expérimentation d'un "tribunal criminel" à la place des cours d'assises pour juger certains crimes, comme par exemple les viols, les coups mortels ou les vols à main armée, afin de désengorger les cours d'assises et d'avoir des jugements plus rapides.