Coup d'envoi d'un programme sur l'avenir du littoral face au réchauffement climatique. L'État et l'agglomération de Sète sont main dans la main pour identifier les conséquences et les solutions à proposer. Une première sur la façade méditerranéenne. L'objectif, à long terme, débute par une concertation publique.
Des caméras observent la Méditerranée et recueillent des données. Elles permettront de prédire, une semaine avant, l’arrivée d’une tempête.
L’endroit choisi est stratégique : Frontignan Plage et ses résidences en bord de mer. Pourtant, les habitants ne semblent pas inquiets.
"Personnellement, je ne crains pas du tout la montée des eaux. Peut-être qu'il y aura un risque dans 20 ou 30 ans, mais je ne serai plus là", déclare ce riverain propriétaire à Frontignan Plage.
Au même moment, une réunion publique débute à Sète. La première d’une série sur les conséquences du réchauffement climatique.
"Sur le long terme, on sait que, malheureusement, il faudra abandonner le lido, à moins d'aller créer une cité sur l'eau. En front de mer, je ne suis pas sûr que l'on y arrive", explique Yvon Iziquel, responsable adaptation au changement climatique - Agglomération de Sète.
Concertation publique
En attendant, il faut réfléchir et s’interroger sur les changements qu’implique la montée du niveau de la mer.
C’est le premier objectif de ce programme : demander aux habitants comment ils voient les choses lors d'une réunion publique.
"On parle de montée des eaux. Sète est une ville qui a les pieds dans l'eau, on est une région qui a les pieds dans l'eau et automatiquement cela nous porte à la réflexion", estime Robert Rumeau, pêcheur sétois.
"Il y a aussi beaucoup de personnes qui viennent demander de l'information, avoir une transparence sur ce qui est en train de se passer", constate Auriane Aprile, pâtissière.
"Il ne faut pas faire peur aux gens, il faut simplement les informer. Cela va être des modifications très importantes dans leurs habitudes de vie", pense pour sa part Dominique Sautot, retraité.
Qui va financer ?
Après avoir pris la température des territoires concernés, il faudra identifier clairement les menaces. Frontignan Plage est en haut de la liste. Mais les élus locaux se heurtent à un autre problème : qui va financer ?
"Le législateur, dans le cadre de la Loi Finance 2025, commence à réfléchir à certaines orientations. Nous prônons une solidarité nationale pour qu'on puisse avoir les moyens d'agir demain", indique Loïc Linares, vice-président aménagement du territoire - agglomération de Sète.
Tout le territoire, le lido, les étangs, les habitants et l’économie vont être impactés par ce qui est désormais inévitable. La première mesure admise aujourd’hui, c’est de ne plus rien construire en front de mer.
Deux prochaines réunions auront lieu le 11 juin à Mèze et le 13 juin à Frontignan.
Écrit avec Florent Hertman.