Deux universitaires condamnent une œuvre de l'artiste sétois Hervé Di Rosa qui selon eux véhicule le racisme

"Y’a bon Banania, les Zoulous, toute une iconographie extrêmement raciste." Deux universitaires demandent le retrait d’une fresque du peintre sétois Di Rosa, un grand format accroché à l’assemblée nationale.

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Mame-Fatou Niang est photographe et réalisatrice. Julien Suaudeau est écrivain. Tous deux poursuivent des carrières d’enseignants dans des universités Nord-Américaines.

La semaine dernière, Nouvelobs.com a publié la tribune de ces deux universitaires Français ; ils demandent le retrait d’une fresque du peintre sétois Di Rosa, un grand format accroché à l’assemblée nationale.

Le tableau évoque la première abolition de l’esclavage en France, en 1794. Il représente précisément deux visages d’esclaves noirs reliés par une chaine brisée. Ce sont les lèvres lippues des personnages qui indignent Mame-Fatou Niang et Julien Suaudeau. Selon eux, ces caractères négroïdes appuyés réduisent les personnes  noires à une vision humiliante et déshumanisante.

Cette fresque porte en elle une non prise en compte de l’histoire de la colonisation qui ouvre la porte à tous les racismes


Les deux universitaires n’accusent en aucune manière Hervé Di Rosa d’être raciste, mais ils condamnent une œuvre qui véhicule le racisme. Pour Julien Suaudeau: "cette fresque porte en elle une non prise en compte de l’histoire de la colonisation qui ouvre la porte à tous les racismes".

Y’a bon Banania, les Zoulous, toute une iconographie extrêmement raciste


Pour Mame-Fatou Niang, le tableau rappelle "Y’a bon Banania, les Zoulous, toute une iconographie extrêmement raciste". Selon la réalisatrice "il ne s’agit pas d’une œuvre de commémoration, ce n’est pas une œuvre qui doit être dans un endroit public, elle doit être déplacée".

Les enseignants insistent pour que le tableau, installé tout près du cinéma du palais Bourbon, soit décroché ; leur pétition a recueilli plus de 2000 signatures à ce jour.
  

Hervé Di Rosa abasourdi


Nous avons rencontré le peintre figuratif à Sète, dans le Miam, le musée qu’il dirige, au beau milieu d’une expo sur l’art de rue à Kinshasa. Di Rosa qui se positionne comme un militant de la différence, se défend d’être raciste. Il précise qu’il n’a pas à justifier son style.

En substance: "Je ne vais pas justifier que tous mes personnages ont de grandes lèvres. Les formes sont à tout le monde. Alors, on va reprocher à Picasso de peindre des femmes horribles avec de grands sexes."

Par ailleurs, Hervé di rosa précise qu’il a lui-même choisi le thème de l’abolition de l’esclavage pour cette fresque, commande de l’assemblée nationale, accrochée depuis 1991.


 

Di Rosa a le soutien de l'Observatoire de la liberté de création


Enfin, l’observatoire de la liberté de création vient d’apporter son soutien au peintre Sétois. L’observatoire, fruit de plusieurs associations, dont la ligue des droits de l’homme, rappelle que "les œuvres sont libres, y compris libres de choquer ; elles sont polysémiques et donc ouvertes au débat quant à leur interprétation".

Les œuvres sont libres, y compris libres de choquer


Pour l’observatoire de la liberté de création, la fresque de Di Rosa ne peut être censurée: "si certains pensent le contraire, qu’ils saisissent les tribunaux, auxquels la pétition de quelques-uns ne saurait se substituer".
 


 
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