Les électeurs vont-ils devoir retourner aux urnes à Mèze, dans l’Hérault ? Un recours a été déposé contre l’élection du maire Henry Fricou par son principal adversaire, l'été dernier. L'élection pourrait être annulée. Le tribunal administratif de Montpellier tranchera le 23 février.
Le tribunal administratif de Montpellier examinait mardi 16 février un recours déposé le 3 juillet 2020 par la liste «Agir pour Mèze» Thierry Baëza, contre l’élection du maire Henry Fricou, après le scrutin des 15 mars et 28 juin 2020.
Le scrutin avait été très serré dans ce village du bassin de Thau : à l’issue du second tour, seules 102 voix séparaient la liste du maire sortant de celle de son ancien adjoint.
Mardi, le rapporteur public a proposé au tribunal administratif de Montpellier d’annuler l’élection à cause d’un tract de campagne du maire sortant, distribué trois jours avant le second tour et auquel son opposant n'a donc pas eu le temps de répondre.
"C’est de bonne guerre" affirme Jérôme Jeanjean, l’avocat du maire.
Les résultats sont tellement serrés que l’adversaire tente tout pour faire revoter les habitants.
Plusieurs éléments nouveaux de polémique électorale ont été relevés par le rapporteur public dans le tract diffusé par l’équipe municipale sortante :
Thierry Baeza, tête de liste et ancien adjoint pendant plus de 10 ans, y était notamment accusé d’avoir trahi son ancien camp et l’une de ses colistières, d'avoir détourné 10 000 masques commandés au département par la ville à des fins électorales.
«Des irrégularités qui se neutralisent»
Rien de neuf sous le soleil pour l’avocat du maire Henri Fricou, qui a été réélu pour la quatrième fois fin juin, avec 2.766 voix. Selon lui, les électeurs connaissaient déjà ces divers éléments.
«Pour nous, ce ne sont pas des faits nouveaux, mais eux aussi ont commis des irrégularités et des manœuvres de dernière minute pour influencer les électeurs, ces irrégularités se neutralisent. Nous demandons donc au tribunal de rejeter ce recours» explique Maître Jeanjean.
Le tribunal administratif de Montpellier décidera le 23 février si les municipales sont annulées à Mèze. Chacune des parties pourra encore faire appel auprès du Conseil d’État.
Droit de réponse de Monsieur Thierry Baeza
Conformément à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et à l’article 6 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004, le conseil de Monsieur BAEZA nous a transmis un droit de réponse et souhaite préciser que :
"Contrairement à ce qui a été laissé entendre, le juge de l’élection n’a formellement été saisi que des manoeuvres destinées à altérer la sincérité du scrutin commises par la liste conduite par Monsieur Henry FRICOU. Les irrégularités évoquées par l’avocat de ce dernier, qui seraient le fait de la liste « Agir pour Mèze », n’existent que dans l’esprit du maire sortant. Elles n’ont d’ailleurs fait l’objet d’aucun recours, ce qui confirme, si besoin était, que la probité de la liste conduite par Monsieur BAEZA n’est remise en question que pour tenter de faire oublier les manquements de la municipalité sortante dont la matérialité a été reconnue par le Rapporteur Public.
C’est donc avec sérénité et confiance que Monsieur BAEZA et ses colistiers attendent désormais la décision du Tribunal administratif de Montpellier, seule autorité apte à se prononcer sur la légalité du scrutin.»