Devant le tribunal de Montpellier, une chorale est venue soutenir une jeune fille de 15 ans agressée sexuellement dans un IME à Sète, lors du procès de son agresseur.
Leurs voix s'élèvent devant le tribunal de Montpellier. Pancartes à la main, une trentaine de femmes et quelques hommes, tous âges confondus se sont réunis ce mercredi 14 juin 2023.
Par leurs chants, ils portent le combat d'une jeune fille handicapée de 15 ans agressée sexuellement par un homme de 59 ans en avril 2023.
Interne dans un IME
Atteinte du syndrome de Wiliams-Beuren, une maladie génétique où le chromosome 7 est touché, ce qui entraîne des déficiences motrices, mentales, de l'hyper sociabilité, de l'hyper empathie, de l'hyper sensibilité, la jeune fille était interne dans un IME une nuit par semaine, pour commencer à prendre un peu d'autonomie.
C'est à ce moment-là que le vigile de nuit, seul adulte présent avec les enfants, est accusé d'avoir agressé sexuellement la jeune fille.
Portée par la voix des femmes
Mercredi 14 juin 2023, alors que le procès avait lieu dans l'après-midi, plus d'une trentaine de personnes sont venues chanter pour soutenir la jeune fille, qui animait le chœur.
"Quand son agresseur est arrivé elle est tombée mais elle s'est relevée grâce à la voix des femmes", confie Cécile, sa maman, fière de sa fille qui "ne se cache pas et qui n'a pas honte".
Tête haute
À l'heure de l'audience, le groupe a scandé le nom de la jeune fille pour lui donner du courage, alors qu'elle se rendait au tribunal, entourée de ses parents.
Sa maman s'émerveille du pouvoir que la solidarité et la sororité ont eu sur sa fille. "C'est grâce à ça qu'elle s'en est sorti".
Elle a gardé la tête haute tout l'après-midi et ça, c'est une grande victoire. On espérait que les rôles s'inversent.
Cécile - maman de la victime
"Ça nous concerne toutes"
Pour Cécile, l'agression de sa fille a mis un coup de projecteur sur les violences faites aux femmes. Elle s'est rendu compte à quel point "cela nous concerne toutes".
Selon la maman, au-delà de la situation de sa fille, "il faut dénoncer cette manière qu'ont des hommes à penser que "c'était juste un jeu" comme a expliqué le coupable".
Ça n'est pas possible de banaliser le corps des femmes.
Cécile - maman de la victime
"C'est d'une tristesse folle mais les choses sont en plein changement aujourd'hui", exprime-t-elle pleine d'espérance.
Un homme "fruste"
Qualifié de "fruste" par l'expert psychiatre, l'homme de 59 ans a été reconnu coupable. Il écope de 18 mois de prison avec sursis et d'une mise à l'épreuve de deux ans avec dommages et intérêts.
Il s'est vu remettre une obligation de soins et de formation ainsi qu'une interdiction de travail avec les enfants pendant dix ans.
Il lui est désormais interdit d'entrer en contact avec la jeune fille, et de se rendre à Sète pendant deux ans. Un point qui était crucial pour les parents, alors que leur fille commençait tout juste à goûter son indépendance.
On est partagés car ça n'est pas cher payé mais au vu des prisons et de l'état de sortie d'un détenu après deux ans, c'est aussi bien pour lui.
Cécile - maman de la victime