Rave party à Villeveyrac : les élus de la Vallée de l'Hérault se sentent "impuissants"

Depuis ce vendredi 18 mars, une nouvelle rave party est en cours à Villeveyrac, commune située à une trentaine de kilomètres de Montpellier. Entre 4 500 et 5 000 personnes sont rassemblées sur ce site Natura 2000. Un évènement qui ravive la colère des élus.

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"Une marée humaine". C'est en ces mots que le maire de Villeveyrac qualifie la rave party qui se déroule sur sa commune depuis ce vendredi 18 mars. Entre 4500 et 5000 teufeurs tapent du pied en continu sur le plateau des éoliennes de Villeveyrac. 

"Nous avons compté environ 1 300 voitures sur site, dont beaucoup de plaques d'immatriculation étrangères", précise Christophe Morgo. Sans compter les autres véhicules qui se sont garés plus loin. "C'est beaucoup plus qu'au premier de l'an, c'est incomparable."

A l'occasion du réveillon de l'année 2021, entre 1 500 et 2 000 personnes avaient participé à une rave party sur le même site pendant trois jours. Depuis 2021, les élus de la Vallée de l'Hérault ont compatibilisé l'organisation d'une quarantaine de fêtes clandestines dans le secteur.

Un site classé Natura 2000

L'édile est sur place depuis 9 h 30 ce dimanche 20 mars, tout comme les gendarmes de la brigade de Gignac, de Mèze, de Beziers et de Clermont-l'Hérault. "Le problème, c'est que de nombreux véhicules sont stationnés sur les chemins de vignes, sur des champs qui appartiennent à des agriculteurs", raconte Christophe Morgo. Et avec les récentes pluies, beaucoup d'entre eux se sont embourbés et ne peuvent plus repartir. Une dépanneuse est présente sur le site. 

Mais le plus dérangeant selon le maire, c'est que la plaine de Villeveyrac-Montagnac où se déroule la rave party est un site classé Natura 2 000. "Imaginez 5 000 personnes pendant 3 jours sur un site fragile. Il y a forcément des dégâts sur la faune et surtout la flore".

Sans parler des déchets qui jonchent le plateau. "Comme à chaque fois, ils vont enlever le plus gros des déchets, mais le reste va rester pendant des années." A la fin de la dernière rave party en janvier 2022, une vingtaine de personnes s'étaient mobilisées pour nettoyer le site. 

Nuisances sonores et impuissance des élus 

Mais il y a aussi les nuisances sonores. Car les vents marins propagent la musique dans la vallée de l'Hérault. Comme à Gignac, commune située à une dizaine de kilomètres de Villeveyrac à vol d'oiseau. "Ca résonne jusqu'ici, c'est très difficile à supporter pour les habitants", témoigne le maire Jean-François Soto, aussi président de la communauté des communes Vallée de l'Hérault. 

La population commence vraiment à s'irriter

Jean-François Soto, maire de Gignac et président de la communauté des communes Vallée de l'Hérault

"Imaginez que vous êtes chez vous le week-end et que vous ne pouvez pas ouvrir la fenêtre sans entendre un 'boom boom' régulier, reprend-il. Subir ça pendant des heures d'affilée, ça tape sur le système." D'autant que cet évènement n'est pas un cas isolé : 41 fêtes clandestines ont été organisées depuis 2021 selon l'élu. 

"Ca fait des années que ça dure, râle Christophe Morgo. Nous avons eu trois ou quatre réunions avec les organisateurs, on a interpellé le préfet et le ministère de l'Intérieur, mais ça n'a servi à rien. On se sent impuissants"

Le maire de Villeveyrac va porter plainte pour la dégradation du site Natura 2000. Une action soutenue par la communauté des communes car "tous les élus de la vallée sont solidaires", selon son président. La rave party, elle, devrait s'achever ce lundi.

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