Les thermes de Balaruc-les-Bains ont rouvert leur portes lundi 26 février, au bord du bassin de Thau dans l'Hérault. Cette semaine,1300 curistes ont déjà rallié la première station thermale de France, qui se remet peu à peu des dégâts financiers liés à l'épidémie de Covid.
Premiers à plonger dans le bain de cette saison 2024 aux thermes de Balaruc, 1300 curistes ont débarqué depuis lundi 26 février. Beaucoup sont des habitués venus des départements voisins, car ici, à la fin de d’hiver, c’est le moment le plus calme.
L'idéal pour commencer à s’occuper de ses douleurs, selon certains : "moi, j'ai une grosse hernie discale, deux vertèbres soudées, des discopathies sur plusieurs étages. Et la cure thermale, moi, ça me réussit, ça me soulage pendant une paire de mois. C’est la raison de ma venue ici, pratiquement chaque année", explique Domi, un habitant de l'Aveyron.
"Cela fait beaucoup de bien, mais la cure et les soins dans l'eau, ça fatigue l’organisme. Chaque année, ça me fait la même chose, mais un mois après, je vois les bénéfices. On ne les voit pas sur le moment", précise Christine, qui vient de Fabrègues, dans l'Hérault.
Depuis des siècles, l’eau et de la boue thermale de Balaruc-les-Bains sont louées pour leurs vertus. Les Romains profitaient déjà de cette eau qui jaillissait à une température de 37 à 49 degrés.
Pour Geneviève, qui savoure les hydro-jets massants dans un grand bassin, le résultat est presque miraculeux. Cette habitante du Vaucluse fait partie des habitués de longue date : elle vient ici depuis 36 ans.
Je suis pleine d’arthrose et c’est très, très compliqué. Avant, je n’arrivais plus à travailler, à rester debout pour travailler. Je me bloquais sans arrêt. L’hiver, je restais à peu près deux mois couchée. Maintenant, je n’ai plus de traitement alors qu’on me piquait à la cortisone tous les mois. C’est merveilleux ! Je suis pas allée à Lourdes, mais je suis allée à Balaruc.
Geneviève, curiste du Vaucluse
Des soins pris en charge par la sécurité sociale
La grande majorité des curistes viennent dans cet établissement, soutenu par les collectivités locales, sur prescription de leur médecin : la cure thermale médicalisée dure 18 jours et elle est remboursée par la Sécurité Sociale.
Mais, prévient Geneviève, "il faut au moins trois ans pour démarrer, pour qu’il y ait un bienfait. La première fois que je suis venue, j'avais 30 ans, j’étais une petite jeunette et c’était un peu dur pour le moral parce que je me disais "oh là là c’est tristounet, y’a que des vieux!" mais maintenant comme me disent mes enfants, je les ai rattrapés! " raconte-t-elle dans un éclat de rire.
Ici, la moyenne d'âge est de 69 ans et 82% des curistes vivent en dehors de l'Occitaine.
C'est le cas d'Héliette, venue de Chantilly dans l'Oise, avec des amies : "je suis heureuse d’être revenue, ça fait des années que j’étais pas venue parce que j’avais des occupations. On a fait 800 km pour venir, on vient de loin mais c'est tellement recommandé. Nous sommes ravies !"
Un lent retour à la normale
A Balaruc-les-Bains, les thermes constituent la principale entreprise du bassin de Thau et génèrent plus de 3000 emplois directs et induits. Avant la pandémie de Covid, l'établissement accueillait près de 52 000 curistes par an pour des soins en rhumatologie et phlébologie.
Mais, dès le début du confinement au mois de mars 2020, les thermes ont fermé pendant quatre mois, avant de rouvrir et de refermer à nouveau, ce qui a entraîné une importante baisse de fréquentation et engendré de lourdes pertes financières.
"On a encore beaucoup de dettes à éponger sur 2020. Néanmoins ici, la rentabilité, c’est pas une recherche absolue mais c’est ce qui nous permet d’investir dans les soins. On a encore investi plus d’un million d'euros cette année", explique Paul-François Houvion, directeur général des thermes de Balaruc-les-Bains.
L’an dernier, on a compté 47320 curistes, soit 5000 de moins qu’avant la pandémie.
L'objectif des thermes, financés à 85% par la commune (14% par l' agglo et 1% par le département de l'Hérault), est de retrouver le rythme de croisière de l'année 2019, sans forcément vouloir se développer davantage en ce qui concerne la fréquentation.
Pour le moment, priorité est donnée à la rénovation du site, qui devrait avoir fait peau neuve d'ici 10 ans.