La criée de Sète a rouvert depuis une semaine avec un tout petit apport, moins de trois tonnes de poissons le premier jour contre 10 à 12 habituellement. Un nombre réduit d'acheteurs est présent et les achats à distance sont privilégiés. Des chalutiers restent à quai par crainte de la contagion.
En moyenne, 6 chalutiers sur une flotte qui en compte une quinzaine sortent quotidiennement. Certains patrons pêcheurs refusent de quitter le port, considérant que la promiscuité à bord d'un bateau est propice à la contagion du coronavirus.
D'autant que les chalutiers sont obligés de quitter leur zone habituelle des 3 milles marins pour trouver de la ressource. Ils doivent privilégier les zones où se trouvent les poissons les plus recherchés (loups, dorades et surtout les poulpes).
Entre 3 et 9 tonnes de poissons vendues selon les jours
Mardi 31 mars, 9 tonnes de poissons se sont vendues à Sète, à peine un peu moins que le tonnage normal, avec des prix très rémunérateurs pour les patrons pêcheurs : environ 5 euros le kilo en moyenne contre 3,50 euros pour les cours les plus bas avant la fermeture de la criée au début de la période de confinement. A cela s'ajoute la baisse significative du prix du carburant.Les criées d'Agde (Hérault), du Grau du Roi (Gard) et de Port-La-Nouvelle (Aude) sont également ouvertes, mais seulement 1 à 2 jours par semaine.
Les mareyeurs de toute l’Occitanie reviennent acheter du poisson à Sète. Nouveauté : acheteurs italiens et espagnols sont de retour.
Une situation soumise aux aléas de la crise sanitaire
Les syndicats de pêcheurs ont pris attache avec le gouvernement et l'Europe afin de déplafonner les aides d'urgence. Actuellement elles sont limitées à 30 000 euros par entreprise, les organisations professionnelles demandent l'élévation du plafond à 120 000 euros par armateur. Une somme qui concerne l'ensemble de la flotte et non pas chaque bateau pris individuellement, afin de compenser le manque à gagner pendant la période de faible activité.A cela s'ajoute le problème des thoniers qui pêchent à la senne. La campagne devait débuter en mai pour plusieurs semaines, mais rien ne dit à ce jour que les conditions sanitaires permettront ce départ. Or, après le 15 juillet, la ressource en thon rouge se dispersant, il ne sera plus possible de pêcher.