Au moins 5 membres de Greenpeace qui bloquaient le déchargement d'un cargo de soja sur le port de Sète ont été délogés, ce lundi matin, par des employés du port. Ils ont scié les cadenas des activistes qui étaient enchaînés aux 4 grues depuis vendredi soir. Le déchargement du bateau a pu débuter.
Des personnels du port de Sète ont délogé lundi matin, vers 7h, une partie des militants de Greenpeace qui bloquent les grues de déchargement depuis vendredi soir.
Les activistes sont en garde à vue pour contrôle d’identité au commissariat de police de Sète.
Leur action médiatique baptisée "45 degrés, zéro engagement", vise un cargo de soja en provenance du Brésil.
Greenpeace surpris par l'action rapide des employés
"Le personnel du port n'est pas du tout autorisé à déloger des activistes, c'est aux forces de l'ordre de faire ça", s'est insurgée auprès de l'AFP Suzanne Dalle, chargée de l'agriculture au sein de l'association de défense de l'environnement.
Suzanne Dalle dénonce le silence du gouvernement sur cette action et la "sous-traitance" par l'Etat de l'évacuation des activistes.
Elle assure que des employés du port ont "découpé des cadenas" des activistes enchaînés aux grues de déchargement "avec des meuleuses", ce qui n'est "pas possible règlementairement".
L'occupation du site et des grues de déchargement n'étant pas plus réglementaire ont opposé les personnels du port de Sète.
"Effectivement nous sommes montés avec les grutiers... on a discuté avec eux sans qu'il y ait d'intervention (policière)", explique à l'AFP Marc Antoine, directeur du port de commerce de Sète.
Selon lui, les activistes ont accepté de descendre et ont certifié à l'huissier qui se trouvait en bas que "tout s'était passé dans la plus grande gentillesse".
Visiblement, Greenpeace n'a pas vécu la même scène.
Nous attendons des réponses du gouvernement sur l’urgence climatique et la déforestation depuis trois jours. Au final, nos activistes sont délogés par des personnes non habilitées, agressives et intimidantes, ce qui pourrait être dangereux pour leur sécurité. Silence sur les enjeux climatiques, sous-traitance de ses responsabilités publiques... mais où est l’état !" a déclaré Suzanne Dalle.
Agribusiness = forêts en danger = #AlerteDeforestation ! Nos activistes sont toujours en place pour dénoncer la déforestation et appeler @FdeRugy et @dguillaume26 à agir pour mettre fin MAINTENANT à la destruction de forêts et d'écosystèmes qui alimente la crise climatique. pic.twitter.com/JyoP4oDDRt
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 30 juin 2019
Une action pour éviter le chômage ?
Pour Jean-Claude Gayssot, ancien ministre communiste et président du Port de Sète-Sud de France, joint par l'AFP, "tout s'est passé de manière pacifique". Selon lui, le personnel du port était "très remonté parce qu'ils allaient être mis en chômage".
On a voulu éviter tout affrontement entre l'association Greenpeace et le personnel. Nous assumons", dit-il en niant la présence d'une quelconque sécurité privée.
Le déchargement du cargo de soja a commencé ce lundi matin, mais une dizaine d'activistes étaient encore enchaînés sur des grues de déchargement.
Pendant ce temps, un 2e cargo de 33.000 tonnes de tourteau de soja, venant également du Brésil, attend au large de Sète, de pouvoir accoster.
3 jours de blocus du port
Dans une action baptisée "45 degrés, zéro engagement", Greenpeace France bloquait depuis vendredi le déchargement d'un cargo de soja venu du Brésil à Sète pour dénoncer l'absence d'engagement du gouvernement sur les causes du réchauffement climatique.
Derrière le soja, "se cachent de la déforestation et des émissions massives de gaz à effet de serre qui réchauffe notre planète", estime l'association.
Depuis une trentaine d'heures, nos activistes bloquent à Sète l'arrivée d'un cargo de soja en provenance du Brésil. Bravo à elles et à eux, qui ne bougeront pas tant que notre gouvernement n'aura pas agi pour mettre fin à l'#AlerteDeforestation ✊. Notre mobilisation en images ? pic.twitter.com/YsAEtvN5b3
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 29 juin 2019