Alors que la veille, les deux carnavals prévus sur Montpellier avaient été interdits par la préfecture de l'Hérault, sur Sète plusieurs centaines de personnes ont défilé ce dimanche 28 mars après-midi. Beaucoup sans masque sanitaire et sans distanciation.
Le rassemblement a commencé, comme cela avait été le cas dans des éditions des années passées, Place de la république où se déroulent en temps normal le dimanche matin des "Puces". Plus de deux cents personnes se sont vite retrouvées réunies pour assister à des chorégraphies d'artistes, des chansons, des numéros circassiens. Une tradition sous le nom de "Karnaval sauvage" maintenue malgré la pandémie et les restrictions imposées.
Puis le cortège s'est élancé pour descendre via la rue de la Révolution en centre-ville, déambuler dans les rues piétonnes puis sur les quais autour du Canal royal. Avec une affluence grossissant au fil de la progression. Si certains portaient des masques de carnaval, d'autres des déguisements et des masques sanitaires de protection contre le virus Covid-19, près de la moitié n'avaient aucune protection et ne respectaient pas les distanciations sociales et sanitaires imposées et nécessaires.
Arrivés en début de l'avenue Victor-Hugo (dite de la gare), les carnavaliers ont été stoppés par la police, alors que le cortège avait été jusque là sécurisé par les forces de l'ordre, dont la Police municipale. Pour finalement terminer devant le théâtre et Scène nationale dans une ambiance festive sans pour autant être dispersés ou verbalisés.
Vers 16h20, les forces de l'ordre ont demandé aux carnavaliers de se disperser, les menaçant d'une intervention des CRS. Le cortège semblait vouloir terminer sa journée au bout du Môle Saint-Louis, près du vieux port, puis du côté du Musée Paul-Valéry. Quoiqu'il en soit, selon une source policière, aucune consigne de verbalisation n'a été donnée aux agents sur place, qui se sont contentés de simple rappel à la loi pour ceux (nombreux) qui ne portaient pas le masque. Seules 6 contraventions et deux interpellations pour ivresse sur la voie publique étaient annoncées en début de soirée par le service communication de la Préfecture de l'Hérault.
La veille, deux carnavals interdits sur Montpellier
Deux poids, deux mesures avec la veille. Samedi 27 mars en effet, deux carnavals étaient initialement prévus sur Montpellier : le traditionnel Karnaval des Gueux qui avait fixé rendez-vous Place de l'Europe à partir de 13 heures, et un autre place du Peyrou à 14 heures.
Le vendredi, la Préfecture de l'Hérault avait interdit leur tenue par un arrêté. Si celui du Peyrou avait dans la foulée était annulé par les organisateurs, celui dit des Gueux continuait à donner rendez-vous sur les réseaux sociaux jusqu'à quelques minutes avant l'heure dite. La dizaine de premiers carnavaliers bravant l'interdiction et arrivant sur place ont rapidement été dissuadés par les forces de l'ordre sur place : patrouille place de l'Europe leur demandant de ne pas défiler et de ne pas se regrouper sous peine de verbalisation à 135 euros, et plusieurs cars de CRS stationnés à proximité.
Carnaval non-autorisé à Sète : "Je veux dénoncer l'irresponsabilité totale de ceux qui font des carnavals, ils ne font que menacer la santé des autres", déclare le ministre de l'Économie Bruno Le Mairehttps://t.co/iTSWzCDSYy pic.twitter.com/XePIUKjiEB
— franceinfo (@franceinfo) March 29, 2021
Le spectre du carnaval de Marseille aux 6 500 participants
Il faut dire que les débordements en nombre de participants et non respect des gestes barrières en cette période de pandémie, de confinement et de couvre-feu sont craints et combattus normalement depuis le carnaval non déclaré du dimanche 21 mars à Marseille : 6500 personnes avaient défilé dans le centre-ville et jusque sur la célèbre Canebière.