Les employés du centre hospitalier de Sète se sont retrouvés ce lundi 3 avril à 13h30, afin de protester contre leurs conditions de travail actuelles, suite à un appel à la grève du syndicat Force Ouvrière du Bassin de Thau.
C’est dans une salle d’accueil ornée de drapeaux rouges FO que Patrick Jean, secrétaire du syndicat dans le bassin de Thau, prend la parole. Face à lui, une trentaine d’employés munis de blouses blanches et de masques. Ils sont plus d’une centaine à s’être mobilisés pour protester contre la gestion des ressources humaines de l’hôpital.
Manque de remplacements
"Il n’y a pratiquement plus de remplacements sur l’hôpital dans tous les secteurs", explique Patrick Jean, alors qu'il débute son intervention micro en main. Un absentéisme croissant qui pousse certains membres du personnel de l'hôpital de Sète à intervenir dans des services qui ne sont pas les leurs.
Toujours selon le secrétaire du syndicat FO, cette défaillance est accentuée par le climat de crise post-Covid, mais également par une chute du nombre d’agents de service hospitalier (ASH) : "Par rapport à la situation actuelle, on a compté 43 ASH de moins qu’en Septembre 2022."
Le problème touche le travail quotidien, mais pas seulement. Les potentiels congés d’été des soignants risquent de disparaître cette année, si les contrats de remplacements n’arrivent pas à temps.
Une politique de rigueur justifiée
Face à ces revendications, la directrice des hôpitaux du bassin de Thau, Claudie Greslon, assume une politique dure mais nécessaire pour réduire le déficit de l’établissement : "Nous n’avons pas le sentiment d’en demander trop, nous essayons de faire comprendre aux agents que les activités évoluent et que nous devons adapter les ressources humaines à la présence des patients. Donc plutôt que de faire appel à des heures supplémentaires ou des mensualités de remplacements, nous privilégions la mobilité inter-secteurs."
Combler l’absence d’une autre personne, c’est le principe même d’un hôpital.
Claudie Greslon
Des choix radicaux pour faire face à la crise, même si selon la directrice, ces décisions n’ont rien d’exceptionnelles : "Dans un hôpital, de tous temps, on a rappelé des personnes lors de leurs jours de repos pour combler l’absence d’une autre personne, c’est le principe même d’un hôpital."
Dialogue de sourds
C‘est en soupirant que les manifestants sortent du bureau de la directrice Claudie Greslon, après une trentaine de minutes de discussion. La colère n’est pas prête de s’estomper puisque le syndicat FO, majoritaire de l’hôpital de Sète, a maintenu son préavis de grève illimité contre une politique qui accentue, selon lui, le mal-être et l’absentéisme du personnel.
Ecrit avec Hugo Gens.