Ils ont fait 1.500 kilomètres aller et retour entre Sète et Alger pour finir euthanasiés dans un abattoir près de Rodez. Voici les premières images de ces 780 bovins à bord de leur navire bétailler battant pavillon du Togo, le Nader A. Pour les associations de défense des animaux, cette affaire est un scandale sanitaire, économique et en matière de maltraitance animale.
Les 780 bovins encore en vie attendent leur sort dans les stalles et les parcs du cargo qui vient de revenir à Sète. Selon des informations contradictoires, toutes les bêtes seront, dans les 24 heures, transportées dans l'Aveyron par une trentaine de camions pour y être abattues puis les carcasses seront équarris à Agen.
Pas de maladies détectées
De son côté, la préfecture de l'Hérault a autorisé le navire à accoster à Sète, ce vendredi à 17h. "En application d'un protocole classique de précaution sanitaire, le navire à quai a été placé par voie d'arrêté préfectoral sous le régime de mise sous surveillance, avec le déploiement de toutes les mesures de biosécurité nécessaires" explique un communiqué daté de ce vendredi19h.
Les services vétérinaires se sont rendus à bord du bateau jeudi pour évaluer avec précision l’état sanitaire et le bien-être des animaux embarqués. Les résultats des analyses et de la visite vétérinaire ne font état d’aucun signe de contamination à la fièvre aphteuse. Le rapport des vétérinaires confirme le bon état général des animaux.
Préfecture de l'Hérault.
Sans compter le fiasco économique, des voix s'élèvent pour dénoncer le transport des animaux vivants d'un continent à l'autre.
Voici les premières images des 780 taurillons sur les différents ponts du cargo.
Une odyssée qui débute le 2 septembre à Sète
Près de 800 taurillons partis de Sète en bateau le 2 septembre dernier sont restés bloqués dans le port d'Alger plus de 2 semaines.
Finalement rapatriés en France, après un imbroglio sur leur statut sanitaire avec les autorités algériennes, tous les animaux vont être euthanasiés.
Ils attendent dans le port de Sète, leur transfert à l'abattoir d'Arsac, près de Rodez ou à celui de Saint-Affrique, réquisitionnés pour l'occasion.
L'association Welfarm qui a révélé l'affaire parle de scandale.
Cette situation est surprenante. La France exporte beaucoup de bovins vers l'Algérie et depuis longtemps. Si les autorités sanitaires à Alger ont refusé la cargaison, c'est qu'ils avaient de bonnes raisons, ils avaient des doutes. Les documents vétérinaires sont les mêmes à chaque traversée, comment peut-il y avoir "une difficulté d'interprétation du statut sanitaire" ?
Judith Dei Rossi, chargée des affaires juridiques Welfarm.A France 3 Occitanie, le 22 septembre 2022.
L'association a aussi dénoncé l'utilisation un "cargo-poubelle battant pavillon du Togo", "en activité depuis 45 ans". Selon elle, des contrôles effectués en mars avaient mis au jour "16 défaillances de sécurité" sur ce navire.
Faux disent les services de l'Etat, le bateau est agréé et "a fait l'objet d'une inspection au départ de Sète par nos services".