1er juin 1982, Madrid. 3 toreros "modestes" et une ganadería prestigieuse. Les Victorinos ne baissèrent jamais de ton. Ruiz Miguel, Esplá et Palomar non plus. On a dit que le solo de José Tomás à Nîmes en 2012 fut "la corrida parfaite". Mais "la corrida du siècle" reste la Beneficiencia de 1982.
Une oreille et une oreille pour Francisco Ruiz Miguel. Mais après la première faena à Pobretón, le public réclamant deux trophées, Ruiz Miguel donna deux tours de pistes aux cris unanimes de ¡torero! ¡torero!
Une ovation pour Esplá après la faena du 2, un de ces Victorinos impossibles qu'on surnommait "alimaña". Mais 2 oreilles à la mort de Carcelero qu'Esplá avait banderillé avec un flegme et une dextérité à couper le souffle.
Une oreille et une oreille pour le jeune Palomar. Lui aussi dut donner deux vueltas al ruedo après la fena du 3, Gastoso. Et il parvint, en dépit d'un faible bagage technique, à couper l'oreille du sixième, du nom de Mosquetero.
Télévisée en direct sur TVE, conservée dans nombre de vidéothèques de particuliers et de clubs taurins, cette corrida a été en toute logique maintes et maintes fois analysée. Le blogger taurin Velonero en a fait en 2009 un récit particulièrement sincère et émouvant.