L'homme a été interpellé par la police espagnole, dans le train entre Cerbère et Portbou, puis refoulé en France.
Le principal suspect du meurtre de la jeune joggeuse de l'Ardèche Marie-Jeanne Meyer devait être présenté vendredi au parquet d'Avignon, après avoir été interpellé alors qu'il tentait de fuir en Espagne, près d'un an après les faits. Il a été reconduit en France, à Cerbère puis à Perpignan, avant d'être transférer à Avignon.
Jeudi soir, "il a été contrôlé dans le train France-Espagne où il se faisait passer pour un Russe" sans papiers d'identité, ce qui a intrigué les policiers espagnols, le voyageur ne parlant pas russe, a annoncé une source judiciaire à l'AFP, confirmant une information de France-Bleu Drôme Ardèche.
"Les Espagnols ont eu un doute, comme il ne parlait pas russe, et l'ont refoulé vers la France" puis remis à la gare frontalière de Cerbère (Pyrénées-Orientales) aux forces de l'ordre françaises, qui l'ont identifié grâce à ses empreintes digitales, a précisé cette source.
De plus, le suspect se trouvait seul dans le train dans la portion de trajet entre Cerbère et Portbou, ce qui a vraisemblablement attiré l'attention des Espagnols.
Lors de son arrestation, il était en possession d'un couteau, de fils électriques et de rubans adhésifs, a précisé une source proche de l'enquête.
Placé en garde à vue à Cerbère, Anthony Draoui devrait être présenté vendredi après-midi au parquet d'Avignon, en charge de l'affaire, qui avait ouvert une information judiciaire contre X pour homicide volontaire.
Le procureur de la République d'Avignon, Bernard Marchal, tiendra une conférence de presse sur l'affaire à partir de 17h00.
Le suspect était recherché dans le cadre de l'enquête sur le meurtre en juin 2011 de Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, retrouvée tuée et brûlée alors qu'elle faisait son jogging à Tournon-sur-Rhône, en Ardèche.
Anthony Draoui, dont l'ADN avait été retrouvé sur la scène de crime, est un marginal d'une vingtaine d'années originaire de la région de Tournon-sur-Rhône et était déjà connu pour des affaires de violence.
Il avait été arrêté dans la Drôme le 21 juin 2011, jour de la découverte du corps de Marie-Jeanne Meyer, après avoir agressé une commerçante : armé d'un marteau et ivre, il avait menacé cette gérante d'un salon de coiffure de Saint-Rambert d'Albon "avec un épluche-légumes" en réclamant la caisse.
Il avait ensuite disparu à l'issue de sa garde à vue, le lien n'ayant alors pas encore été fait entre les deux affaires. Il n'avait plus donné signe de vie depuis juillet 2011 et était recherché.
Hommage à Marie-Jeanne - 2011
Marie-Jeanne Meyer avait disparu le 18 juin après être partie faire un jogging dans la campagne, sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône. Son corps partiellement carbonisé, enterré dans un trou, avait été découvert le 21 juin au soir par les gendarmes, dans une zone boisée et escarpée de la commune.
Interrogé par l'AFP, Frédéric Sausset, le maire de Tournon-sur-Rhône, a fait part vendredi de son "soulagement".
"Pour nous, cette information est un vrai soulagement, en espérant que le suspect soit bien l'assassin. Symboliquement, quand on est sur une date anniversaire d'un évènement aussi tragique, on peut espérer que cette affaire va être maintenant explicitée, et jugée. On va pouvoir savoir", a-t-il réagi.
"J'attendais cet instant tous les jours. Je n'avais qu'une peur, c'était qu'il se trouve en Amérique latine ou en Asie du sud-est", a-t-il ajouté.
Jean-Philippe Meyer, le père de la victime, menait sa propre enquête, désespéré par le manque d'avancée des recherches du principal suspect.