Les collègues bitterois de Thierry Hainaut sont sous le choc. Les agences de l'Hérault seront toutes fermées vendredi.
Béziers (34) : suicide à l'agence de la CPAM
Un quinquagénaire a été retrouvé pendu mercredi soir dans son bureau de la Caisse primaire d'assurance maladie, à Béziers, après avoir laissé une lettre où il accuse le directeur de la CPAM de l'Hérault d'être à l'origine de son geste.
Les 300 agents de la CPAM de Béziers n'en reviennent pas. Le suicide de leur collègue est un acte accablant pour eux. Ils sont sous le choc. Conséquence de ce drame, les 11 agences CPAM de l'Hérault sont fermées ce jeudi et le seront vendredi aussi.
La CPAM de l'Hérault emploie un peu moins de 1.000 personnes, dont 300 à Béziers. Des cellules d'écoutes des salariés seront mis en place dès vendredi sur plusieurs sites de la CPAM 34.
Béziers (Hérault) - les collègues de Thierry Hainaut devant la CPAM
1er mars 2012
Retour sur les faits :
Un homme a été retrouvé pendu mercredi soir dans les locaux de la Caisse Primaire d'assurance maladie de Béziers, laissant un mail dans lequel il accuse la direction de la CPAM de l'Hérault d'être la cause de son geste, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
"Il est 20h15. Nous sommes le 29 février 2012. Si vous lisez cette lettre c'est que je vous aurai quittés définitivement. J'ai tenu à vous informer de mon geste, car il est la conséquence directe de l'enfer psychologique que je vis au quotidien depuis deux ans, que j'ai pourtant essayé de surmonter, de toutes mes forces, pour mon épouse et mes enfants, mais qu'aujourd'hui je n'arrive plus à assumer", a écrit Thierry Hainaut dans ce mail.
Il accuse le directeur départemental de lui avoir "pourri (s)es deux dernières années sans lui (avoir) laisser la moindre chance de survie". "J'ai été tué professionnellement, détruit psychologiquement", ajoute-t-il dans ce courrier électronique intitulé "Adieu..." et adressé vers 20h30 à sa direction, à son entourage, à des collègues, à un élu et au Midi Libre.
Le corps de ce cadre, chargé de mission auprès de la direction, a été découvert mercredi vers 21h30 non loin de son bureau dans les locaux de la CPAM par la police.
Elle avait été alertée par des destinataires du message de cet homme qui n'a pas supporté le regroupement des caisses de Béziers et de Montpellier.
Il avait été arrêté six mois en 2010 pour dépression.
La réponse de la direction :
"J'assume mes responsabilités. C'est un échec pour moi. C'est un échec du directeur", a commenté Claude Humbert, soulignant qu'il "n'avait eu aucun conflit avec Thierry Hainaut", avant de réfuter l'idée d'une quelconque mise au placard du désespéré.
"On lui avait fait à plusieurs reprises des propositions mais nous n'avions pas vu que ces propositions ne correspondaient pas à ses attentes", a regretté le directeur départemental, constatant que cette mort "est un drame pour la famille et pour les caisses".
Dans son mail, Thierry Hainaut reproche au directeur de l'avoir mis au placard dès son arrivée il y a deux ans.
"Je ne peux plus supporter qu'on me laisse crever lentement sans même avoir pris la peine d'écouter mes appels au secours ni de m'expliquer pourquoi", écrit-il.
Interrogés, ses collègues, qui avaient reçu l'ordre de ne pas parler à la presse, se sont dit atterrés par ce geste dont ils ont déploré n'avoir pas su voir les signes.
"La caisse est aujourd'hui en construction. Manifestement, il y aura bien des choses à revoir entre nous en matière de communication", a constaté M. Humbert.
La Caisse nationale d'Assurance Maladie (Cnam) a exprimé, dans un communiqué, "sa grande tristesse", pensant "tout particulièrement à sa famille et à ses proches, auxquels elle présente ses plus sincères condoléances".
Elle précise qu'une "cellule de soutien psychologique a été mise en place à Béziers".