François Hollande était lundi à Albi et Carmaux
François Hollande sur les traces de Jaurès
François Hollande était lundi à Albi et Carmaux
François Hollande, candidat PS à la présidentielle, a affirmé lundi à Carmaux, la ville de Jaurès, "haute figure du socialisme", que c'était au "tour" des socialistes de "gouverner et diriger la France", sous les hourras de la foule.
Sous la statue de Jaurès
"Je suis ici, autour de la grande figure de Jean Jaurès et de vous, dans la mission qui est la mienne de faire qu'une nouvelle fois la gauche rencontre la France.
C'est une tâche immense, c'est un devoir impérieux sous la haute figure de Jaurès (..) d'être capable, après Jaurès qui, lui, n'a jamais gouverné la France, mais qui a tellement fait pour qu'elle sauve son honneur", a-t-il lancé lors de ce meeting en plein air place Jean-Jaurès où trône la haute statue du grand homme.
"Après Blum qui a gouverné la France (...), après Mendès France qui n'a gouverné que sept mois, il a fallu attendre François Mitterrand deux fois pour qu'il puisse diriger la France, et Lionel Jospin qui est venu dans des conditions exceptionnelles après une dissolution en cohabitation", a-t-il poursuivi.
"Et bien maintenant, c'est notre tour de gouverner et de diriger la France!", a dit le député de Corrèze, très applaudi par les quelque 2.000 personnes venues malgré le froid perçant, à qui il a dit "Merci d'avoir pris froid pour avoir plus chaud demain!". "Il y a plus de 31 ans, Mitterrand lançait sa campagne présidentielle à Carmaux", a-t-il rappelé : "la boucle sera bouclée".
Le candidat d'un projet
"J'ai le sentiment (...) qu'une confiance est en train de naître. Je ne veux rien précipiter, rien proclamer, rien anticiper. Nous sommes à six jours. Nous verrons
ce que les Français décideront dimanche prochain mais je mesure à chaque instant
le rejet dont le candidat sortant est l'objet", a-t-il assuré.
"Je ne veux pas simplement être un instrument d'une sanction --elle est nécessaire,
elle viendra-- (...) Je suis le candidat d'un projet pour la France et pas simplement
d'une mise à l'écart", a-t-il affirmé.
"Je sens aussi autour de ce que je représente (...), cette rencontre qui se produit à chaque élection présidentielle entre une candidature qui s'affirme et une volonté qui s'exprime", a poursuivi celui qui, de "candidat normal" veut "être un président normal".
Pas de dispersion au 1er tour
Il a souligné également la "menace" de la "dispersion", la "division", de "l'éclatement", de "la fragmentation", "la tentation de ces électeurs qui, plutôt que de faire simple font toujours compliqué, et nous ont bien compliqué la vie le 21 avril 2002 et qui se sont laissé aller à voter pour tant d'autres", a-t-il dit en faisant allusion à la défaite de Jospin éliminé au premier tour de l'élection présidentielle.
"Sarkozy à Toulouse, alors candidat, avait cité 32 fois le nom de Jean Jaurès. Il y a cinq ans, c'était sa référence. Aujourd'hui, a-t-il cité une fois le nom de Jaurès? Il ne le pouvait plus. Il y avait tellement de différences entre les actes et les paroles", a affirmé le député de Corrèze.
Puis il a usé de son humour à la Devos: "J'avais vérifié à Neuilly s'il existait une avenue Jean-Jaurès. Alors j'ai regardé les rues Pas de rue Jean-Jaurès", tout juste "une rue Déroulède". "J'ai même regardé les impasses. Rien au nom de Jaurès. Même pas un trottoir", a-t-il lancé.
A la fin de son discours, de nombreuses personnes ont crié "On va gagner, on va
gagner !", en faisant le V de la Victoire. Avant de regagner sa voiture, une haie d'honneur s'est formée dans la foule pour l'applaudir.
Une gerbe
Avant le meeting, M. Hollande avait déposé une gerbe de roses rouges au pied de la statue de Jaurès puis observé une minute de silence à la mémoire du député de Carmaux, fondateur de L'Humanité, assassiné le 31 juillet 1914, cette "haute figure du socialisme et de la République qui nous donne une responsabilité particulière".