Les manoeuvres juridiques entre le groupe bourguignon et sa filiale gardoise font craindre le pire aux salariés.
Beaucaire (30): manoeuvre juridique chez Moncigale
300 emplois peut-être menacés à cause d'un simple transfert du siège social du groupe Belvédère vers sa filiale Moncigale. De Beaune (Côte d'Or) vers Beaucaire. Rien d'inquiétant sur le papier. Sauf que les employés craignent une manoeuvre de la direction face aux créanciers.
Les actionnaires du groupe de spiritueux Belvédère, en proie à des difficultés financières, ont voté samedi le transfert du siège social de Beaune (Côte-d'Or) à Beaucaire (Gard), un mois après que l'entreprise a de nouveau été placée sous procédure de sauvegarde.
Les actionnaires étaient convoqués samedi matin à Beaucaire pour une assemblée générale extraordinaire (AGE), avec le transfert du siège à l'ordre du jour. "Le quorum étant largement réuni, la résolution a été votée", a déclaré le PDG du groupe, Jacques Rouvroy.
L'AGE s'est tenue au siège de la maison de vins Moncigale, elle-même très endettée, qui appartient au groupe Marie Brizard, filiale à 100% de Belvédère. "Il n'y a que six personnes au siège de Beaune. Sur Beaucaire, Moncigale a une grosse unité de production. Le but de l'opération est de montrer qu'on croit beaucoup au développement de cette activité", a expliqué M. Rouvroy.
Belvédère, septième producteur mondial de vodka, avait été placé sous procédure de sauvegarde en juillet 2008 pour rééchelonner sur dix ans une dette évaluée à près de 580 millions d'euros à fin 2009.
Début 2011, les créanciers de Belvédère, représentés par la banque américaine New York Mellon, avaient saisi la justice française, estimant que le groupe ne respectait pas le plan de sauvegarde négocié en 2008. Le 7 juin, la cour d'appel de Dijon a confirmé la fin du plan de sauvegarde.
Mais le 1er juillet, le tribunal de commerce de Nîmes a étendu la procédure de sauvegarde de Moncigale à Belvédère, une décision que le transfert du siège social vise aussi à prendre en compte.
Le 13 septembre prochain, les juges nimois cette fois-ci, pourraient étendre la mise en place d'une mesure de protection contre l'appétit des créanciers de Moncigale. Mesure qui bénéficierait à l'ensemble du 8ème groupe mondial en vins et spiritueux.