L'épouse du sénateur PS de l'Hérault est mise en cause pour abus de confiance.
Affaire Navarro : vers la levée de l'immunité
Les suites de la plainte contre X déposée par le parti socialiste pour abus de confiance. Après sa femme Dominique, mise en examen hier, Robert Navarro, sénateur, pourrait voir son immunité parlementaire levée à la demande du juge montpelliérain chargé du dossier.
Il s'agit toujours de l'affaire des dépenses de transports et de frais de bouche réglées avec l'argent de la fédération PS de l'Hérault.
Après une nuit de garde à vue, Dominique Navarro a été déférée devant la juge d'instruction en charge du dossier, mise en examen et placée sous contrôle judiciaire.
Mise en examen
Dominique Navarro, l'épouse du sénateur de l'Hérault exclu du PS Robert Navarro, a été mise en examen mardi à Montpellier dans le cadre de l'instruction d'une plainte pour abus de confiance émanant du PS et visant l'ex-patron de la fédération départementale, a-t-on appris de source proche du dossier.
Quatre autre personnes avaient été placées lundi en garde à vue pour être entendues par le SRPJ de Montpellier qui avait convoqué au total dix personnes, à la demande de la juge qui instruit ce dossier. Toutes avaient étéremises en liberté dès lundi soir.
La plainte a été déposée en avril 2011 par le PS après la découverte de "nombreuses factures" réglées par la fédération pour des déplacements, notamment en avion, sans lien avec son fonctionnement.
100 000 euros de billets d'avions
Des frais de fournitures, payées par la fédération héraultaise mais livrées au Parlement de Bruxelles, ou des frais de bouches, notamment 19.710 euros de pizzas en 2010, sont également visés dans la plainte.
Cependant, seul le volet des billets d'avions, pour un montant de 90.000 à 100.000 euros, concerne Mme Navarro, a précisé une source proche du dossier.
Robert Navarro, qui avait été exclu du PS en février 2010 pour son soutien à Georges Frêche - décédé depuis - lors des élections régionales, n'a toujours pas été entendu dans le cadre de cette affaire, mais pourrait l'être rapidement dans les prochains jours, selon une source proche du dossier.
Au total, dix personnes ont été entendues par le SRPJ de Montpellier.
Parmi elles, cinq ont été placées en garde à vue avant d'être remises en liberté lundi en fin d'après-midi, à l'exception de Mme Navarro.
Il s'agissait notamment du maire PS d'Avène, Guy Caballe, ainsi que de deux anciens attachés parlementaires de M. Navarro durant son mandat de député européen de 2004 à 2008, selon le Midi Libre qui a révélé l'information.
La plainte initiale avait été déposée en avril 2011 par le PS après la découverte de "nombreuses factures" réglées par la fédération pour des déplacements, notamment en avion, sans lien avec son fonctionnement.
Une enquête préliminaire puis une information judiciaire a été ouverte contre X pour "abus de confiance".
Robert Navarro, qui avait été exclu du PS en février 2010 pour son soutien à George
Frêche - décédé depuis - lors des élections régionales, n'a toujours pas été entendu dans le cadre de cette affaire mais pourrait l'être rapidement, selon une proche du dossier.
Cependant, rappelle une autre source, pour l'instant, le magistrat instructeur n'a pas demandé la levée de l'immunité parlementaire de M. Navarro. En conséquence, si le vice-président du conseil régional peut être entendu et mis en examen, il ne peut ni être placé en garde à vue ni placé sous contrôle judiciaire.
Interrogé par l'AFP, Alain Fontanel, secrétaire national du PS et responsable de la tutelle de la fédération, mise en oeuvre depuis septembre 2010, a déclaré que "le PS se refusait à tout commentaire dans l'état actuel du dossier".
M. Fontanel est le mandataire de François Hollande dans l'Hérault pour la campagne présidentielle. M. Navarro, qui avait été membre de l'équipe de campagne de M. Hollande durant les primaires socialistes, avait dénoncé en septembre un "flingage politique".
La direction collégiale de la fédération venait alors d'apporter de nouveaux éléments à l'enquête concernant des frais de bouche, en l'occurrence des factures d'un restaurant représentant 47% du poste "réception" dans le budget de la fédération, avec par exemple 19.710 euros de pizzas pour l'année 2010.
D'autres frais de fournitures, payées par la fédération héraultaise mais livrées au Parlement de Bruxelles, seraient aussi en cause.