"On a tout fait pour ne pas gagner, déclare René Girard entraîneur du MHSC, on peut avoir honte"
Montpellier n'a pas convaincu avant sa rencontre face à Arsenal. En match avancé de la cinquième journée de championnat de France de ligue 1, l'équipe de Louis Nicollin est tombée 3 buts à 1 à Reims.
C'est déjà la troisième défaite de Montpellier après cinq matches de L1.
Montpellier a montré peu de choses en première période: un duel perdu par Utaka devant Agassa (21) et une tentative de lob de Bedimo, sauvée par le défenseur rémois Weber (34).
L'équipe de René Girard a été encore plus discrète en seconde période, en dehors de l'égalisation de Rémy Cabella (55) et d'une frappe du jeune milieu offensif français (85).
La défense de Montpellier, privée de Yanga-Mbiwa (ménagé et laissé sur le banc) a donc plié trois fois. D'abord sur un but de Diego, la dernière recrue rémoise de l'été. LeBrésilien, très rapide, a été parfaitement lancé dans l'espace par Devaux et n'a pas tergiversé face à Jourdren pour ouvrir le score (38).
Sur une percée magnifique, Glombard a doublé la mise. Habituellement arrière droit mais milieu offensif de circonstance (en l'absence de Fortes), il a passé en revue toute la défense de Montpellier avant de battre Jourdren(71).
A la 86e, Glombard, très altruiste, a offert le coup de grâce à Courtet. De retour de sélection avec le Maroc (défaite 2-0 au Mozambique), le meneur de jeu des champions de France, Younes Belhanda, est passé à côté de son match. Bien pris, il a aussi manqué des passes et des frappes (arrêts de jeu 1re période et 59e).
Herrera, auteur de deux buts après quatre journées, a été des plus discrets, ne s'illustrant que sur une jolie balle en profondeur pour Aït Fana en début de match (tentative de lob, 9e).
L'attaquant argentin, censé faire oublier Olivier Giroud, a cédé sa place dès la 55e minute à Cabella, qui a tout de suite fait mieux. A peine entré, ce fan de Cristiano Ronaldo a égalisé d'un tir du droit seulement freiné par Agassa (55).
Mais Montpellier avait besoin de beaucoup plus face à un promu enthousiaste, qui vient de prendre sept points en trois journées.
René Girard prend la mesure de la situation :
"On a tout fait pour ne pas gagner ce match. Je suis très déçu. Je n'ai pas pour habitude d'incriminer mes joueurs, mais ce qui nous arrive en ce moment est assez désolant. On fait une première mi-temps pas trop mal, mais bon... Il faut vite qu'on se réveille, parce
que sinon, mardi (contre Arsenal, en Ligue des champions), on va tomber de très haut. On a des occasions, oui, mais on fait semblant. Ça provient d'un manque de rigueur, de sérieux de notre part. On prend des buts de juniors. C'est assez inquiétant.
C'est le premier soir où je me pose plein de questions. Il faut qu'on revienne à des choses beaucoup plus terre à terre, aux fondamentaux du football. Je ne dis pas qu'ils ont chopé le teston, mais on a perdu nos valeurs. Je pèse mes mots, mais on peut avoir honte de nous ce soir. Ça fait partie du métier, mais là, c'est un très mauvais moment. On va rester entre nous, on va discuter. Des garçons sont trop insuffisants. Si certains pensaient déjà à la Ligue des champions? Non, mais, on en a pris trois, qui peut y penser? À Sochaux, on avait fait un petit peu mieux. La première période ce soir pouvait nous laisser croire que ça pouvait repartir, mais en fait, non. Je félicite Reims. Ils ont fait un match courageux, ils ont combattu, ils ont été efficaces. On sait nous aussi faire ça, on l'a montré. Mais en est-on capable?"