En janvier, la cour d'appel de Toulouse examine la thèse officielle.
Pendant quinze jours, les experts judiciaires et les "sachants" de la défense vont se succéder à la barre pour, tour à tour, défendre ou démonter la thèse officielle, à savoir l'accident chimique.
Celui-ci résulterait, selon l'accusation, d'un mélange accidentel entre du DCCNA (produit chloré) et du nitrate d'ammonium, deux produits réputés incompatibles, fabriqués dans l'usine dans deux secteurs différents.
Ce mélange aurait été déposé dans le sas du hangar 221, le matin du 21 septembre 2001.
Mardi, premier jour d'audience de cette année 2012, la cour a entendu six spécialistes (dont Monique Mauzac, la veuve d'André Mauzac, ingénieur chimiste tué dans l'explosion, qui est elle-même chimiste) cités par des parties civiles.
Tous ont contesté à la barre la validité de l'hypothèse soutenue par le collège d'experts judiciaires. Georges Guiochon, Alain Gleizes, Gérard Hecquet, Bernard Meunier et Bernard Rolet ont eu des mots très durs sur la qualité de l'expertise judiciaire.
Pour eux, elle a manqué de sérieux et n'a oeuvré que pour étayer une conviction. Sans succès, disent-ils.
Pour eux encore, le nitrate d'ammonium est un produit stable. Les conditions n'étaient pas réunies pour faire détonner le tas du hangar 221. L'explication est à chercher ailleurs, à la SNPE, dans le sous-sol ou bine encore dans les vestiges des bombardements de la seconde guerre mondiale.
Les experts judiciaires, eux, sont entendus à partir de mercredi.