La Nîmoise parle de victoire grandiose et immense après son match face à Serena Williams
L'exploit de la nîmoise Virgine Razzano
Elle a battu dès le premier tour l'américaine Serena Williams 5ième mondiale.
Virginie Razzano a qualifié de "grandiose et immense" sa victoire 4-6, 7-6, 6-3 sur Serena Williams au premier tour de Roland-Garros mardi, la plus belle de sa carrière qui récompense des années de travail, comme l'a confié la Française, en conférence de presse.
"Aujourd'hui je goûte enfin au pain blanc", a ajouté la N.111 mondiale qui a réussi
son exploit un an après le décès tragique de son fiancé Stéphane.
Q: Est-ce que c'est votre plus belle victoire?
R: "Oui je pense, c'est ma plus belle victoire. J'avais battu sa soeur (Venus) à Tokyo en finale et ça avait déjà été un match difficile. Pour battre une championne comme elle, il faut être prête à passer du temps sur le terrain. C'est une délivrance et en même temps que du bonheur. Sur le Central avec le public derrière moi, c'était génial. Je suis sur un nuage."
Q: Avez-vous conscience d'entrer dans l'histoire avec cette victoire?
R: "J'ai ouvert le bal (rires). Ca ne doit pas lui faire plaisir de perdre au premier tour pour la première fois en Grand Chelem. C'est grandiose. Et mérité en même temps, à cause de tous les efforts que je fais depuis des années. C'est immense. Je ne sais pas s'il y a un mot pour résumer cette victoire. Ca va laisser de bons souvenirs à Roland-Garros. Si ça peut montrer qu'on peut aller au bout de soi, qu'on peut y croire, même si c'est dur... J'espère que ça laissera une bonne image de moi."
Q: Qu'avez-vous éprouvé à la balle de match?
R: "Une grande émotion. C'est incroyable pour moi de battre Serena. Je suis allé puiser très loin dans mes ressources. Je pars du principe que le pire équivaut au meilleur. Avec le travail, c'est obligé que ça tourne. On mange son pain noir et puis son pain blanc. Aujourd'hui je goûte enfin au pain blanc."
Q: Où avez-vous trouvé les ressources?
R: "Je repousse mes limites. J'ai toujours appris à me battre depuis toute petite. Quand j'avais sept ans, je m'entraînais déjà très dur, avec mon père. J'ai morflé, il n'y avait rien de facile. Je me suis forgé un physique. Et j'ai des ressources mentales qui sont très hautes. Je crois toujours que tout est possible, même quand c'est difficile."
Q: Comme au tie-break du deuxième set?
R: "Je n'ai rien lâché. Oui, j'étais menée 5-1 dans le tie-break mais j'ai toujours pensé que je pouvais revenir. Je n'ai pensé qu'à ça. Je savais que je pouvais le faire. Je sais que je peux aller loin. Je voyais Serena en face se dire: +mais c'est fou, c'est qui est elle? Mais comment elle fait? Elle est incroyable+. Je ne veux pas me lancer des fleurs mais c'est ce que j'ai ressenti, notamment sur le dernier jeu, très long."
Q: Vous croyiez en vos chances avant le match?
R: "Ca faisait trois jours que je ne dormais pas très bien, que je tournais en rond dans mon lit. Je l'avais amer au tirage au sort. Encore un tirage difficile! Mais en même temps j'ai aiguisé mes dents pour jouer Serena. Je commençais à me préparer pour ce match. Je me suis dit: +tu vas entrer sur le court et la battre+. Et je l'ai fait."
Q: Est-ce que que c'est un signe du destin après ce qui s'est passé l'année dernière
avec le décès de votre compagnon?
R: "Quoi dire? Joker. Non franchement, le passé c'est le passé. Je pense avoir fait mon deuil aujourd'hui. Il m'a fallu du temps, j'ai travaillé avec une personne qui m'a permis d'avancer et de tourner une page, presque. Je suis prête à avancer dans ma vie, personnelle et professionnelle. Est-ce que c'est le destin ou pas? Je ne sais pas. Mais ce qui est certain c'est que je voulais gagner ce match. Et je l'ai gagné en tant que championne."
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