Le Gers se retire du financement

Après Lot-et-Garonne, le Gers ne souhaite plus participer au financement de la ligne ferroviaire

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Mauvaise nouvelle, menace, chantage? Les interprétations varient. Ce qui est certain, c'est que le financement de la LGV qui doit mettre Toulouse à 3h10 de Paris en 2020 tombe à l'eau. Après le lot et garonne, le gers annonce qu'il ne payera pas.

Le président socialiste du conseil général du Gers Philippe Martin a annoncé mardi
que son département ne participerait plus au financement de la ligne ferroviaire
à grande vitesse Tours-Bordeaux et Bordeaux-Toulouse, suivant ainsi la voie prise
par le Lot-et-Garonne voisin.

M. Martin a expliqué qu'il s'agissait là d'un "chantier d'Etat" et que le gouvernement
réduit les dotations publiques des collectivités.


 Lundi, son homologue socialiste du Lot-et-Garonne, Pierre Camani, avait adopté
une position quasi similaire: le département, qui a pris part au financement de
Tours-Bordeaux, ne participera pas en revanche au financement des deux tronçons
qui prolongeront la ligne après Bordeaux, l'un vers l'Espagne, l'autre vers Toulouse,
a annoncé M. Camani. Il a invoqué la nécessité pour le département de réduire ses
dépenses.


 Dans la foulée, le président PS de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, a ouvertement
évoqué une remise en cause de la participation des collectivités de sa région au
financement de la LGV Tours-Bordeaux, envisageant de concentrer
la contribution de Midi-Pyrénées sur le tronçon Bordeaux-Toulouse à partir de 2017.


 Ces prises de position ne font pas l'unanimité des élus socialistes du Sud-Ouest:
le président du conseil général de la Haute-Garonne, Pierre Izard, s'est dit "très
inquiet de cette annonce (du Lot-et-Garonne) lourde de conséquences" alors que
"la LGV est une priorité qui doit tous nous rassembler".


 Dans cette cacophonie des élus socialistes, tous se retrouvent cependant pour
souligner l'intérêt de la nouvelle infrastructure. "On ne peut arrêter un tel projet,
sinon le Sud-Ouest de la France sera la seule région d'Europe qui n'aura pas de
ligne à grande vitesse", a dit à Paris le président socialiste de la région Aquitaine
Alain Rousset.
 Tous dénoncent aussi le mode de financement des lignes nouvelles qui met les collectivités lourdement à contribution au moment où le gouvernement réduit leurs dotations financières.


 "L'Etat ne cesse lui-même de revenir sur sa parole", a déclaré avec virulence
le président du conseil général du Gers, "la loi de finances 2012 gomme une partie
de nos dotations. Nous devons arrêter de financer ce chantier d'Etat, sinon nous
mettons la clé sous la porte, nous ne pourrons plus financer les collèges, l'aide
sociale, la dépendance, nos vraies missions".


 L'ensemble des collectivités territoriales devront apporter 1,4 milliard d'euros
sur 6,7 milliards (en euros constants 2009) pour la construction de Tours-Bordeaux,
réalisée dans le cadre d'un partenariat public-privé avec le groupe Vinci. La ligne
doit mettre Bordeaux à deux heures de Paris en 2017.


 La Région Midi-Pyrénées et une partie de ses départements ont accepté de payer
pour le tronçon Tours-Bordeaux en tablant sur le fait que la ligne serait ultérieurement
prolongée vers 2020 jusqu'à Toulouse, mettant la ville rose à environ trois heures
de Paris, contre cinq heures vingt aujourd'hui. En retour, celles d'Aquitaine (dont
le Lot-et-Garonne) devraient participer à la construction du tronçon Bordeaux-Toulouse.

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