Le gourou présumé Le Dinh de nouveau aux assises

Du 28 mars au 6 avril a lieu le procès en appel de Robert Le Dinh, dénommé "TANG", condamné en première instance.

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Le gourou Le Dinh jugé en appel

Robert Le Dinh, appelé Tang, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle en 2010. Il est de nouveau jugé par la cour d'assises de Toulouse cette fois. Il lui est principalement repproché des viols et agresions sexuelles, y compris sur des mineures, ainsi qu'une emprise à dérive sectaire.

Condamné en première instance au tribunal de Foix dans l'Ariège, Robert Le Dinh, gourou d'une communauté spirituelle, est jugé en appel à partir de mercredi devant la cour d'assises de Toulouse. Le procès devrait se tenir pendant 10 jours, jusqu'au 6 avril.

Ce quinquagénaire, qui se fait appelé du diminutif de "Tang", est accusé de  viol et d'agressions sexuelles sur d'anciennes adeptes, y compris sur des mineures. Il est également soupçonné d'avoir exercé son emprise mentale.

Ce matin, au tribunal de Toulouse, après la nomination des jurés, une présentation générale de Robert Le Dinh a été faite. Cet homme refuse "qu'on le présente comme un leader de secte". Il rappelle : "je n'ai jamais forcé personne, je suis un envoyé de Dieu, libertin et libre. J'ai simplement animé un groupe". Cette après-midi est consacrée à la biographie plus détaillée de Robert Le Dinh.

Rappel du premier procès

En septembre 2010 à Foix, Robert Le Dinh avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Ariège. Deux thèses radicalement opposées s'étaient affrontées au cours du premier procès de Robert Le Dinh.

D'un côté, d'anciens disciples ont décrit le gourou pervers d'une secte qui usait de son emprise pour obtenir des faveurs sexuelles mais aussi faire financer son train de vie. De l'autre, l'accusé évoquait une communauté "d'amis" dans laquelle il n'a jamais rien imposé à personne, et certainement pas des viols.

Expliquant avoir reçu, en 1982, une révélation du Christ, Tang, fils d'un ouvrier bouddhiste d'origine vietnamienne et d'une mère française catholique, dispensait des enseignements spirituels à une vingtaine de personnes, d'abord dans le Lot-et-Garonne, puis, à partir de 2005, dans l'Ariège. Son ascendant était tel qu'il conseillait les adeptes dans leur carrière, constituait les couples ou prénommait les enfants, d'après des témoins.

Un couple, Dominique et Isabelle Lorenzato, ex-adeptes, avait le premier dénoncé les faits, en 2007. Leur avocat, maître Picotin, expliquait à l'ouverture du procès en appel à Toulouse : "Robert Le Dinh est un prédateur, il faut absolument que ça s'arrête".

Maître Pierre Le Bonjour et maître Edouard Martial défendent Robert Le Dinh et plaideront l'acquittement comme en première instance, démentant le caractère sectaire du groupe de Le Dinh.

Parmi les parties civiles, l'association de défense des familles UNADFI, qui soulignent que le groupe de Tang a été cité dans le dernier rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). C'est un dossier "particulièrement emblématique du fonctionnement de la manipulation et de l'emprise mentale", dit le couple Lorenzato dans un communiqué. "On aborde ce dossier l'arme au pied", souligne leur avocat, maître Daniel Picotin, faisant valoir en particulier que les expertises psychiatriques avaient "très clairement conclu à l'emprise mentale" exercée par le gourou.

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