Un fournisseur toulousain de l'entreprise productrice des implants au coeur d'un scandale de santé publique s'explique.
Le silicone des implants était à usage industriel
Un fournisseur toulousain de PIP, impliqué dans le scandale de santé public des implants mammaires affirme que le silicone qu'il vendait était clairement à usage industriel.
Un fournisseur toulousain de PIP a indiqué que tout le silicone qu'il avait livré à la société productrice des implants mammaires au coeur d'un scandale planétaire de santé publique était censé pour lui être destiné à un usage purement industriel.
"Toutes les spécifications du produit qui nous était demandé correspondaient à un produit industriel, les fiches techniques accessibles sur internet et ailleurs concernant ce produit prouvent bien que c'est un produit industriel et le client ne nous a jamais donné aucune information sur les applications qu'il pouvait en faire", a dit Pierre Gaches, PDG de la société Gaches Chimie, distributeur de produits chimiques dans la région toulousaine.
Les applications industrielles du silicone "sont multiples et variées; la particularité du silicone, c'est qu'il n'y a que l'imagination qui peut en limiter les usages", a dit Pierre Gaches: le silicone industriel est utilisé par exemple dans l'électronique, l'orthopédie, la fabrication de moules. "C'est très difficile d'imaginer ce que les clients peuvent en faire", a-t-il dit.
Gaches Chimie a commencé à fournir Poly Implant Prothèse (PIP) en silicone au début des années 2000, a-t-il dit. Le volume des commandes variait selon les années. Il a dit ignorer la part que représentait Gaches Chimie dans les fournitures de silicone à PIP.
Vingt cas de cancers ont été signalés en France chez des porteuses d'implants PIP. Aucun lien de causalité n'a été établi entre le cancer et les prothèses. Mais une vive inquiétude s'est cristallisée ces derniers jours sur la composition du gel des implants, non conformes à la réglementation et accusant des taux de rupture très importants.
Le gouvernement a recommandé le retrait de ces prothèses aux 30.000 porteuses en France. Mais PIP a exporté jusqu'à sa cessation d'activité en mars 2010 la majeure partie de sa production et, dans le monde, 400.000 à 500.000 femmes seraient porteuses d'implants.