Ils créent un collectif et seront reçus en préfecture la semaine prochaine. Le prix du titre de séjour a augmenté
Une cinquantaine d'étudiants étrangers ont manifesté contre les effets de la circulaire Guéant du 31 mai 2011 et de la loi du 6 septembre 2011, samedi après-midi dans
le centre-ville de Montpellier,
Sur une banderole était inscrit : "Etudiants français, étudiants étrangers, mêmes
facs, mêmes droits, même accès".
"Voyant les difficultés croissantes pour faire renouveler leurs papiers chaque année, les étudiants étrangers de Montpellier ont décidé de créer un collectif", a déclaré Salwa Hanif, représentante du collectif des étudiants étrangers à Montpellier.
"Les délais sont interminables. A cause de la lenteur administrative, des étudiants se retrouvent sans papiers, même quand le dossier est rempli en bonne et due forme", s'est indignée cette jeune femme de 25 ans, marocaine, est étudiante en thèse de gestion à l'Université Montpellier 1.
L'obtention du titre de séjour plus chère
"Autre problème : la circulaire Guéant et tous les amendements et décrets qui ont suivi. Les conditions financières obligatoires pour un étudiant étranger ont été relevées : de 430 à 615 euros pour une demande de renouvellement, de 200 à 340 euros pour une demande de régularisation de titre de séjour, de 55 à 200 euros pour l'obtention d'un titre de séjour +salarié+. Pourquoi un étudiant étranger" aurait-il besoin pour "vivre de plus d'argent que la plupart des étudiants français", s'est-elle interrogé.
Salwa Hanif a également évoqué le cas d'étudiants fraîchement diplômés et recrutés en France, et faisant l'objet d'OQTF (obligation de quitter le territoire français). "Les étudiants diplômés sont directement touchés par la loi Guéant. Les expulsions de territoire augmentent, ce qui crée des situations humaines très difficiles.
Ça pénalise aussi les entreprises qui ont investi dans ces embauches", a-t-elle
fait valoir.
Salwa Hanif a cité le cas d'un ingénieur marocain de 26 ans, spécialisé en génie climatique, tout juste recruté par une PME montpelliéraine du BTP. "Lorsqu'il a formulé sa demande de changement de statut, il lui a été signifié une OQTF, qui prend effet dans 19 jours", a-t-elle regretté.
Une délégation du collectif des étudiants étrangers de Montpellier sera reçue la semaine prochaine par les services du cabinet du préfet de l'Hérault, a indiqué samedi à l'AFP la préfecture.