Toulouse: grève et manifestation de policiers municipaux pour le port d'arme
Les policiers municipaux veulent leur P38
Toulouse: grève et manifestation de policiers municipaux pour le port d'arme
Près de la moitié des policiers municipaux de Toulouse disposant d'un port d'arme ont manifesté mardi en début d'après-midi devant le Capitole pour être armés de jour comme de nuit alors que la mairie (PS) ne les y autorise que de 20h à minuit.
Leur syndicat, le SNPM-FO, a lancé mardi matin un mouvement de grève pour qu'ils puissent conserver leur arme à toute heure comme il y ont été autorisés du 19 au 26 mars. Le plan vigipirate "écarlate" était alors en vigueur en Haute-Garonne, à la suite des quatre meurtres commis par Mohamed Merah, le tueur au scooter, devant le collège juif Ozar Hatorah.
"Nous sommes des cibles
Vêtus de chasubles jaune fluo barrés de l'inscription police municipale, certains arborant une cible sur la poitrine, les 60 manifestants ont déposé symboliquement des étuis à pistolet devant la mairie.
"Nous courons les mêmes risques que la police nationale, nous sommes des cibles, d'ailleurs on nous impose le port de gilets pare-balles, nous voulons pouvoir nous défendre," a dit à la presse Mickaël Bruneau, délégué syndical.
Eviter la confusion
"La question est celle des missions: il faut éviter la confusion entre police municipale et nationale et ne pas se tromper de combat", répondait à quelques pas des manifestants l'adjoint à la sécurité de la mairie, Jean-Pierre Havrin, ancien "grand flic" et ex-directeur départemental de la sécurité publique démis en 2003 par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
M. Havrin a annoncé aux policiers qu'ils seraient reçus mercredi après-midi par le maire socialiste de la ville Pierre Cohen, mais sans leur laisser beaucoup d'espoir.
Sur environ 200 policiers municipaux, 136 sont armés la nuit depuis 2005 sur décision de l'ancienne municipalité UMP. "Il y a eu un avant et un après l'affaire Merah", a dit un autre délégué Didier Cabanié. "On nous demande notamment d'être en maintien de l'ordre devant l'ancien appartement de Merah" dans le quartier de la Côte Pavée où le tueur au scooter est mort le 22 mars en affrontant les hommes du Raid.
Une législation est nécessaire
M. Havrin estime que les municipaux seraient mieux inspirés de combattre pour "un statut national de la police municipale (...) pour qu'elle devienne un troisième pilier de la sécurité avec la police et la gendarmerie, avec des missions clairement définies axées sur la tranquillité des citoyens". "Il faudra certainement légiférer" estime-t-il.
Selon lui, la "confusion des missions est prétexte à désengagement de la police nationale par l'Etat: on a supprimé 10.000 postes dans la police nationale depuis trois ans et créé 10.000 policiers municipaux, où est le plus en matière de sécurité pour les citoyens?"
Le mouvement de grève, en principe illimité, se traduit par des débrayages de deux heures à la mi-journée. La police municipale est composée de focntionnaires territoriaux qui ont le droit de grève à la différence de la police nationale.