Mélenchon au Capitole: expression démocratique ou privatisation de l'espace public?
Toulouse à la veille du meeting Melenchon
Mélenchon au Capitole: expression démocratique ou privatisation de l'espace public?
Jean-Luc Mélenchon tient meeting jeudi au Capitole, la place emblématique de Toulouse qui accueillera sa première manifestation du genre. La mairie PS y voit l'occasion de laisser s'exprimer la démocratie tandis que la droite crie à la privatisation de l'espace public.
La prise des places publiques
Marche entre Nation et Bastille en mars, réunion publique à Toulouse, demande de manifestation à Marseille le 14 avril, "on s'inspire de la prise des places par le mouvement des indignés", précise Eric Coquerel, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon.
La droite proteste
Par avance, la droite locale se dit "choquée" par cette "privatisation de l'espace
public". "L'espace public appartient à tout le monde, il doit être neutre ou pluriel plutôt que privatisé et affecté de manière exclusive durant un temps donné à un meeting politique", quel que soit le candidat, dénonce l'ancien maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, chef de l'UMP en Haute-Garonne.
Une agora citoyenne
"La droite est experte en matière de privatisation, elle en voit partout", ironise Jean-Christophe Sellin. "La place du Capitole est l'agora citoyenne", avec des "rassemblements, fêtes, concerts, arrivées de manifestations. Au nom de quoi ne pourrait-on pas y tenir des meetings?".
La mairie socialiste explique, elle, ne pas voir de "raison d'interdire l'expression de la démocratie".
Dès son arrivée aux commandes en 2008, la nouvelle équipe municipale s'était mis en tête de remédier à l'absence de lieux susceptibles d'accueillir des réunions politiques ou citoyennes en multipliant les salles, avec la volonté de "faire un effort particulier pendant les campagnes électorales", dit François Briançon, adjoint chargé des sports, loisirs et espaces publics.
La demande du FG s'inscrit selon lui dans ce cadre: "On a discuté un peu de questions de sécurité et on a accepté" déclare M. Briançon.
Affirmant que la précédente municipalité faisait encadrer les processions catholiques par la police municipale, il ironise sur les "indignations sélectives" de l'UMP.
Une première
Une tribune sera dressée devant la mairie, des écrans vidéo seront érigés de part et d'autre. La ville refuse cependant d'installer des écrans dans une rue adjacente, ce qui lui a valu un communiqué du directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre, parlant de "décision lamentable".
De mémoire de Toulousain, c'est la première fois que le Capitole accueille une telle réunion publique même si le lieu n'est pas étranger aux orateurs de tout poil ou aux manifestations spontanées comme lors de la victoire de François Mitterrand en 1981.
D'aucuns se rappellent aussi que le général de Gaulle y était venu en septembre 1944 après la Libération, prôner l'unité mais aussi le rétablissement de l'autorité de l'Etat face aux maquisards, résistants et guérilleros espagnols.