9 jours après le suicide d'un salairé de l'agence de Mende, les syndicats réclame un politique de prévention.
Les syndicats de l'assureur Groupama ont demandé mercredi à la direction de mettre en place "une véritable politique de prévention" après le suicide récent de deux salariés en lien avec leur travail, le groupe soulignant avoir aussitôt engagé une série d'actions. Le second suicide s'est produit à l'agence de Mende en Lozère, le 3 avril dernier.
"La gravité des événements récents implique une prise de conscience exemplaire à tous les niveaux du groupe", ont affirmé les syndicats dans une déclaration commune lors d'un comité de groupe.
Selon Philippe Goret, délégué CGT, deux salariés se sont donné la mort entre fin mars et début avril et "ont laissé des messages écrits à l'attention de leur famille ou de leur employeur et faisant état d'une souffrance au travail".
Le premier cas de suicide a concerné un cadre commercial de la zone Paris-Val-de-Loire basé à Blois (Loir-et-Cher). Le salarié s'est pendu en forêt entre deux rendez-vous de travail.
Le deuxième suicide, également par pendaison, a eu lieu à Mende (Lozère) dans les locaux de Groupama, a précisé Philippe Goret.
La direction de Groupama a souligné qu'outre la mise en place de cellules psychologiques aussitôt après ces deux drames constituant "une première" au sein du groupe, l'entreprise avait immédiatement lancé trois types d'actions.
La première consiste en "un plan de mobilisation dans toutes les entités du groupe pour sensibiliser les managers à la question des risques psychosociaux qui sera réalisé d'ici un mois".
Le groupe a également initié une étude sur les risques psychosociaux dans l'entreprise pour faire un état des lieux, un bilan étant prévu dans les prochaines semaines.
Enfin, Groupama a indiqué avoir décidé de "nommer un expert indépendant pour faire une étude sur la situation dans le groupe", l'expert restant à désigner.
Dans leur déclaration, les syndicats (CFDT-CFE/CGC-CFTC-CGT-FO-Unsa) indiquent "avoir à plusieurs reprises (...) pointé du doigt une dégradation des conditions de travail due à la mise en place d'outils d'industrialisation du travail".
Ils estiment très insuffisant le "recours à une cellule d'écoute pour traiter le mal-être des salariés".
"Nous demandons à la direction de réfléchir sur l'aspect organisationnel et les contraintes qu'il fait peser sur les salariés", a expliqué M. Goret appelant la direction "à prendre le problème à bras le corps et rapidement comme cela a été fait dans d'autres entreprises". "Il semble que nous commencions à être entendus", a-t-il ajouté.
Groupama est un groupe d'assurance et de services bancaires qui compte 38.500 salariés répartis dans 13 pays européens.