Mende : un acte accidentel selon le procureur

Le jeune garçon tué par balle hier soir jouait avec une arme à feu. 2 mineurs sont en garde à vue.

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"Pour l'instant, il ressort des auditions que c'est un acte accidentel. Il faut cependant que ce soit confirmé par l'expertise ballistique. C'est pourquoi je reste extrêmement prudent", a déclaré à la presse le procureur Samuel Finielz, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Deux adolescents sont en garde à vue à Mende (Lozère) après la mort d'un enfant de neuf ans, tué par arme à feu mercredi après-midi au pied de leur immeuble du centre-ville, le procureur de la République privilégiant la piste accidentelle.

Un des adolescents, âgé de 13 ans, est considéré comme le tireur présumé, le second, âgé de 15 ans, interrogé pour modification de la scène de crime et pour avoir caché l'arme, a précisé le magistrat.

Selon le procureur, les deux jeunes gens, inconnus des services de police, scolarisés, et habitant le même immeuble que la victime, avec qui ils jouaient régulièrement, sont "effondrés".

L'enfant a été touché à la poitrine, peu avant 18H00, par une balle tirée avec un pistolet automatique de calibre 22 LR.

Selon un correspondant de l'AFP arrivé sur place peu après les faits, pompiers et Samu ont procédé aux manoeuvres de réanimation sur la petite victime, à l'intérieur de l'immeuble, pendant de longues minutes jusqu'à ce que l'on entende, de la rue, les pleurs des proches. L'enfant est décédé vers 18H30.

Les faits se sont produits rue du Torrent, dans le quartier populaire de Four Moulon, au pied d'un immeuble HLM de quatre étages, dans le centre de cette ville de quelque 13.000 habitants, la plus petite préfecture de France.


Un voisin, contacté au téléphone par l'AFP, a indiqué "bien connaître les familles" du tireur présumé et de la victime, prénommée David et ayant trois frères. Une seconde voisine a confirmé l'identité de l'enfant, et "le calme" du quartier. "Ils étaient copains. Ca faisait des années que je les voyais jouer ensemble", a indiqué ce voisin qui a souhaité garder l'anonymat, évoquant des "enfants sans problème" et des "familles sans problème" vivant "dans un quartier tranquille". "Ma mère m'a appelé et m'a dit que le petit aurait ramassé l'arme par terre et qu'ils auraient joué avec sans avoir conscience du danger", a-t-il encore affirmé. "La voisine de ma mère, qui a vu les enfants avec le pistolet, est partie au poste de police faire une déposition. C'est vraiment pas quelque chose de volontaire.

Les jeunes croyaient que c'était un pistolet à billes en plastique. Elle aussi. Le jeune qui a tiré, il a tiré par terre et la balle a ricoché sur le petit David", a-t-il ajouté.

Le procureur de Mende n'a pas dévoilé les conditions de découverte et de possession de l'arme par les jeunes garçons, dans l'attente des vérifications nécessaires. Une autopsie de la victime doit être pratiquée jeudi matin à Montpellier, a ajouté M. Finielz, relevant que les expertises ballistiques devraient permettre notamment de déterminer s'il y a bien eu ricochet.

Des auditions vont également se poursuivre. Selon lui, le tireur présumé a ensuite transporté la jeune victime jusque dans leur immeuble, avant que celle-ci ne s'effondre sur un palier.

Dans la soirée, les enquêteurs ont longuement procédé à des recherches d'indices alors que de nombreux badauds se massaient près des lieux, bouclés par la police, sous une pluie fine. Des techniciens en investigations criminelles de la gendarmerie sont venus prêter main forte aux policiers. Une cellule d'urgence médico-psychologique a été activée et s'est rapprochée de la famille de la victime. Elle devrait aussi accueillir à compter de jeudi parents et élèves de l'école Jeanne d'Arc que fréquentait le petit garçon.

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