Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri pourraient être rejugés, si la cour de révision l'ordonne. Décision rarissime
Meurtre de Lunel : 2 hommes vers la réhabilitation
La Cour de révision, seule habilitée à réviser les condamnations pénales, a été saisie lundi du cas d'Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, condamnés à vingt ans de prison pour un meurtre, en 1997 à Lunel dans l'Hérault, qu'ils ont toujours nié. La marche vers la révision du procès a débuté.
La Cour de révision, seule habilitée à réviser les condamnations pénales, a été saisie lundi du cas d'Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, condamnés à vingt ans de prison pour un meurtre, en 1997 à Lunel dans l'Hérault, qu'ils ont toujours nié. La marche vers la révision du procès, un probable acquittement, puis la réhabilitation a débuté.
C'est la Cour de révision qui dira si elle annule ou pas leur condamnation prononcée en 2003 et ordonne un nouveau procès. Cette procédure extrêmement rare n'a abouti qu'à sept acquittements depuis 1945.
"Je ressens une émotion tellement forte que j'ai l'impression d'être vidé", a commenté M. el-Jabri, seul des deux requérants à s'être rendu au Palais de justice de Paris.
Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, 47 et 46 ans, en liberté conditionnelle depuis 2009 pour l'un, 2011 pour le second, ont été condamnés à vingt ans de réclusion pour le meurtre en 1997 à Lunel (Hérault) d'Abdelaziz Jhilal, 22 ans, petit dealer de cannabis, lardé de 108 coups de couteau.
L'affaire a rebondi en 2011 avec l'arrestation et la mise en examen pour assassinat d'un manutentionnaire de 30 ans et d'un directeur de centre de loisirs de 33 ans, qui ont disculpé les deux condamnés.
Au départ de l'enquête, tout accusait Azzimani et el-Jabri qui avaient été identifiés par un témoin comme les auteurs du crime. Eux-mêmes avaient reconnu avoir été parmi les derniers à rencontrer la victime à qui ils avaient livré cinq kilos de cannabis.
Après avoir écopé de six ans de prison pour trafic de stupéfiants, ils avaient été jugés et condamnés pour le meurtre à vingt ans de réclusion en 2003. Cette peine avait été confirmée en 2004 en appel, malgré une étrange requalification du chef d'accusation en "complicité" d'homicide.
Une série de "miracles", selon leurs avocats, ont ensuite permis aux deux hommes, qui ont toujours clamé leur innocence, de faire entendre leur voix: le revirement de l'extravagant témoin à charge, qui a poussé la justice à rouvrir le dossier en 2009, puis le versement tardif de traces d'ADN figurant dans les scellés au fichier des empreintes génétiques qui a permis de confondre les nouveaux suspects.