De lourdes peines demandées contre les 2 maçons accusés de meurtre. L'avocat général a parlé d'assassinat sauvage.
L'avocat général a requis mercredi devant les assises de l'Aude, la réclusion criminelle à perpétuité contre Jean-Barthélémy Rathqueber et Fouad Sellam, deux maçons accusés d'avoir sauvagement assassiné un couple de retraités lorrains en 2008, à Argeliers dans l'Aude. Le verdict, jeudi après-midi, a confirmé les réquisitions.
Jeudi : le verdict
Les jurés ont confirmé les réquisitions de l'avocat général.
Le verdict est : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans pour Barthélémy Rathqueber, soit la peine maximale, et 18 ans de sûreté pour Fouad Sellam.
Jeudi : les plaidoiries
La cour d'assises de l'Aude s'est retirée jeudi vers 13h15 pour statuer sur le sort de Jean-Barthélémy Rathqueber et Fouad Sellam, deux maçons accusés d'avoir sauvagement assassiné un couple de retraités lorrains, en 2008 dans l'Aude.
Mercredi, l'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans pour Rathqueber, soit la peine maximale, et 18 ans de sûreté pour Fouad Sellam.
Mercredi : le réquisitoire
Dans son réquisitoire, l'avocat général Philippe Romanello a assorti la demande de perpétuité d'une période de sûreté de 22 ans pour Rathqueber, soit la peine la plus lourde prévue par la justice française. Il a réclamé 18 ans de sûreté pour Fouad Sellam.
Tout au long du procès, les deux accusés se sont renvoyé la responsabilité du
double crime, auquel ils ont tout de même admis avoir assisté sans l'empêcher.
En revanche, ils ont reconnu avoir préalablement séquestré le couple et leur avoir
soustrait leurs cartes bancaires, débitées de près de 20.000 euros d'achats de
matériel de bricolage, de jeux vidéos, de billets de loterie, etc.
Les avocats des accusés plaideront jeudi matin et le verdict est attendu dans l'après-midi.
Retour sur les faits :
Le 4 avril 2008 dans la soirée, Jocelyne Fernandez, 59 ans, et Jean-Claude Saint-Aubert, ancien ingénieur de 62 ans, ont été tués en rase campagne, non loin du petit village audois d'Argeliers où ils étaient venus couler une retraite paisible.
M. Saint-Aubert a été atteint d'une douzaine de balles mais, comme il agonisait au fond d'une fosse, Rathqueber a reconnu l'avoir achevé en lui jetant sur le crâne un rocher de 15 kilos.
Pendant ce temps, sa femme était attachée dans un fourgon stationné à proximité.
Un peu plus tard, elle sera à son tour assassinée, d'un coup de pelle qui l'a pratiquement décapitée et d'une balle de revolver. Son cadavre a été retrouvé dans un fossé, au bord d'une route.
Mariés deux ans plus tôt, les époux Saint-Aubert venaient de s'installer dans leur villa avec piscine, fraîchement construite dans un lotissement d'Argeliers, un village situé près du Canal du Midi et au milieu des vignes du Minervois. Ils avaient fait travailler au noir les deux maçons.
Pour l'avocat général, les deux accusés, jusqu'alors connus comme des délinquants multirécidivistes, ont agi "en totale concordance", avec préméditation, pour faire taire à jamais les Saint-Aubert. En les éliminant, a dit M. Romanello, "ils se sont exclus de l'humanité".
Il a décrit Rathqueber, un gitan de 36 ans, comme un voleur qui agit froidement, sans empathie. En Fouad Sellam, un Marocain de 34 ans, il a vu un alcoolique violent.
L'instigateur du double assassinat est selon lui Rathqueber, qui a rallié à sa cause son employé, Fouad Sellam, en semi-liberté à l'époque.
"Ils ont agi tous les deux, ils seront condamnés tous les deux de manière identique", a présagé l'avocat général.
Durant le réquisitoire, Rathqueber n'a pas scillé --"Il est pire que le glaçon qui a fait chavirer le Titanic", tempête Philippe Romanello-- alors que Fouad Sellam était très agité, s'adressant en permanence à ses avocats.
Dans sa plaidoirie, l'avocat de la partie civile, Me Gérard Deplanque, a regretté que les accusés soient restés murés dans le déni. "Nous attendions tous de savoir, mais à l'issue des débats, nous ne savons rien. Ce qui est épouvantable dans cette affaire, c'est que ces deux-là ressemblent à des gens normaux. Comment, s'est-il interrogé, peut-on passer du statut d'ouvrier à celui de monstre?"
Les avocats de la défense devaient plaider jeudi matin, avant que les magistrats et les jurés ne se retirent pour délibérer. Le verdict est attendu en fin de journée.