Projet de loi antiterroriste en Conseil des ministres fin septembre
Ce texte vise notamment à permettre de juger en France les Français "qui se livrent à des actes de terrorisme à l'étranger ou qui vont à l'étranger, notamment en zone afghano-pakistanaise, pour se former au terrorisme dans des camps d'entraînement dans le but de revenir en France".
Même si l'incrimination d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste offre une grande latitude de poursuites, certains "passaient entre les mailles du filet", explique-t-on.
Cette disposition s'inscrit dans la même logique que celle qui permet de poursuivre et juger en France des ressortissants français ayant commis des actes de pédophilie hors des frontières.
Suveillance des données de connexion
L'autre grand aspect du texte concerne la surveillance dans un cadre administratif des données de connexion (internet, géolocalisation, factures détaillées de téléphone).
Depuis 2005, cette surveillance peut s'exercer dans un cadre administratif, dans un but préventif. Mais cette disposition, régulièrement renouvelée, était temporaire et expirait au 31 décembre prochain, a-t-on expliqué.
Le texte est "préparé depuis le début de l'été en parfaite collaboration" entre les ministères de l'Intérieur et de la Justice, avec un groupe de travail dans lequel siégeaient notamment des policiers et des magistrats antiterroristes.
Une des conséquences de l'affaire Mérah
Cette annonce intervient six mois après les tueries commises par Mohamed Merah, qui s'était rendu en Afghanistan et au Pakistan, où, avait-il affirmé, il a suivi des entraînements au jihad. Il était connu des services de renseignement et avait l'objet d'une surveillance.
Manuel Valls a jugé qu'il y avait eu des "dysfonctionnements" dans la surveillance de Merah et a demandé un rapport qui doit lui être rendu à la fin du mois. Son objectif est "d'améliorer le renseignement sur les groupes radicaux proches des jihadistes", selon l'entourage du ministre.