La Défense refuse la protection juridique aux familles des soldats tués par Merah
Le ministère de la Défense a refusé d'accorder le bénéfice de la protection juridique aux familles des soldats tués à Toulouse et à Montauban par Mohamed Merah, ont annoncé mercredi à l'AFP les avocates de la famille de l'un d'eux.
Pour Albert Chennouf, père d'Abel Chennouf, tué par Mohamed Merah le 15 mars à Montauban, "c'est la fin de toute espérance", estiment Me Samia Maktouf et Me Béatrice Dubreuil.
Car selon elles, "aucun des membres de la famille Chennouf n'est en mesure d'assumer par lui-même les frais de justice qu'elle devra inévitablement engager dans le cadre de cette procédure qui s'annonce longue et difficile". Or "privés de l'aide du ministère, nos clients ne pourront être associés à la recherche de la vérité", ont-elles ajouté.
Les deux avocates jugent "incompréhensible" et "intolérable", que "les pouvoirs publics piétinent ainsi la mémoire de trois jeunes militaires morts pour la France, assassinés par un homme qui, en les tuant, leur avait crié sa haine des armées et son soutien à l'ennemi taliban des troupes françaises en Afghanistan".
"Nous en appelons au président de la République à intervenir pour réparer cette injustice" car "il en va de l'honneur des armées et de la République elle-même", demandent-elles.
Les avocates de la famille d'Abel Chennouf, avaient déjà écrit à François Hollande fin mai pour lui demander d'honorer les engagements pris par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, après que l'armée eut refusé le versement du capital-décès de leur fils.
Albert Chennouf a par ailleurs déposé plainte, début mai, contre Nicolas Sarkozy et l'ex-directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini, qu'il accuse de ne pas avoir empêché la mort de son fils.
Mohamed Merah avait tué par balles Abel Chennouf en même temps que son camarade Mohamed Legouade et très gravement blessé un troisième parachutiste, Loïc Liber. Le 11 mars à Toulouse, il avait tué un premier militaire, Imad Ibn-Ziaten avant d'assassiner le 19 mars un professeur et trois enfants à l'école juive Ozar Hatorah de cette ville. Il avait été tué le 22 mars par le Raid lors de l'assaut de son appartement dans lequel il était retranché à Toulouse.
Le ministère de la Défense a récemment écrit aux proches des soldats tués par Merah en leur proposant une compensation. La famille d'Imad Ibn-Ziaten, premier des soldats tués par Merah, le 11 mars à Toulouse, l'a toutefois refusé.