Tapis rouge pour Jean-Pierre Grand qui se retrouve face à une candidate PS peu connue dans la 3e circonscription
Maire de Castelnau Le Lez depuis 1983 et député depuis 2002, Jean Pierre Grand ne semble pas avoir beaucoup de souci à se faire pour ce nouveau scrutin. Le PS, toujours délicat envers lui, y envoie une candidate peu rompue à la bagarre électorale. Quant aux autres formations, leurs scores précédents peuvent difficilement les inciter à y croire.
Les efforts de Jacques Domergue ou de Raymond Couderc n’auront servi à rien : Jean Pierre Grand sera bel et bien le candidat de l’UMP sur la 3ème circonscription de l’Hérault. Le député sortant avait pourtant fait tout ce qu’il fallait pour se couper de son parti notamment en multipliant les déclarations fracassantes contre l’action et la personne de Nicolas Sarkozy. En décembre 2011, il déclarait « les français n’en veulent plus. Pourquoi n’envisagerait-il pas une sortie honorable ? » Un peu avant, en novembre 2010 : « Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd’hui un des problèmes de la France ». En août 2010, il comparait les mesures prises à l’encontre des Roms aux « rafles pendant la guerre »… Autant de prises de position qui avaient amené Jacques Domergue, député UMP de l’Hérault lui aussi, à comparer son collègue à un « morpion de la politique » et à lui enjoindre de quitter l’UMP… ce que Jean Pierre Grand s’est bien gardé de faire.
Il a en revanche continué à pilonner son propre camp, tout en se mettant entièrement au service de Dominique de Villepin durant sa campagne, finalement avortée. Il est encore aujourd’hui président de République Solidaire.
Et malgré cela, il récupère sans coup férir l’étiquette UMP au nom de la nécessaire union en période électorale.
Jean Pierre grand a su trouver une stratégie en or : jouer les rebelles dans son propre parti, apparaître comme un insoumis au niveau national, composer avec le pouvoir de gauche au niveau local (il avait même soutenu la candidature d’Hélène Mandroux aux municipales de 2007 contre le candidat UMP Jacques Domergue), tout en gardant l’étiquette de droite. Au final, la Gauche lui veut du bien et la droite ne lui souhaite pas de mal.
Difficile à battre…
De l’expérience et du sens tactique, Jean Pierre Grand en a. En 1997, Il attaquait la citadelle René Couveinhes finissante en présentant une candidature RPR dissidente. Résultat : les deux candidats RPR étaient éliminés à l’issue du premier tour, laissant la socialiste Christine Lazerges seule face au FN Jean Louis Pelletier. Elle devenait député au second tour.
En 2002 et 2007 en revanche, Christine Lazerges était battue par Jean Pierre Grand, seul à droite, et bien aidé en sous main par les réseaux de Georges Frêche qui appréciait bien plus l’élu de droite que sa collègue socialiste, jugée trop critique.
Les scores sévères de ces deux victoires (54/46 en 2002 et 56/44 en 2007) illustrent bien toute la difficulté de la tâche pour Fanny Dombre-Coste. La candidate socialiste, conseillère régionale et adjointe au maire de Montpellier, devra non seulement bénéficier à plein d’un effet « vague rose » en cas de victoire de François Hollande, mais également surmonter son handicap de notoriété et d’expérience (c’est sa première candidature sur son nom propre), tout en espérant un excellent report de voix au second tour. Pas simple… Anne Yvonne le Dain, conseillère municipale de Castelnau le Lez, l’a d’ailleurs bien compris, elle qui a préféré tenter sa chance sur la 2ème circonscription, beaucoup plus clémente pour la gauche.
Dans cette circonscription qui semble destinée une fois de plus à la droite, Robert Trinquier portera les couleurs du Front de Gauche ; Marie Noêlle Sibieude celles d’EELV. On ne sait pas encore qui représentera le FN…